Grand Trail de Serre Ponçon 2023, par Matthieu
Depuis sa création, cette course trottine dans un coin de ma tête. Le concept de la courir en équipe me plaît si bien que j'invite Hervé à me rejoindre dans cette aventure qui devient mon objectif de la saison. Il s’agirait de mon premier ultra, et me lancer dans ce projet accompagné d’un coureur expérimenté en la matière rassure un temps soit peu. Une préparation au long cours démarre alors afin d’être prêt pour le Jour J. De l’Xpérial de Tiben au 90 km du Mont Blanc en passant par le Week end choc du club, tout se met en place, de mon côté tout du moins. Hervé quant à lui se plie la cheville à la toute fin de son dernier gros bloc d’entraînement soit 5 semaines avant le départ, la tuile… Il n’abandonne pas pour autant et va tout faire pour s’aligner au départ malgré une fin de préparation quasi inexistante.
Vendredi matin, plan d’eau d’Embrun, grand soleil, température agréable, nous y sommes, prêts à en découdre. Le départ est donné, on part prudemment, Hervé a besoin de se rassurer, de tester ses sensations, sa cheville n'est pas complètement rétablie. 10e km, au Marquisat, premier point d'eau, petite pause ravitaillement avant de s'attaquer au premier dossier, le Pic de Morgon. L'ascension se passe plutôt bien, on se cale sur un bon rythme sans s'enflammer non plus (la course est encore longue), les relais s'organisent naturellement, les températures restent clémentes. L'arrivée sur le Pic, est notre première récompense avec sa ligne de crête dévoilant une vue imprenable, de part et d'autre, sur le lac en contrebas. Une belle ambiance avec les bénévoles au top. On en profite pour se faire une petite pause photos avant d'entreprendre la redescente vers Pierre Arnoux, le prochain ravito et surtout la première barrière horaire.
C'est parti pour la descente, ses 1000mD- et les inquiétudes d'Hervé concernant sa cheville qui se confirment. Si la montée ne se passe pas trop mal, c'est plus compliqué pour la descente. On prend le temps, le sentier n'est de toute façon pas des plus roulant, et, on reste dans nos estimations de temps de passage. Pierre Arnoux et son ravito léger arrivent, on recharge en eau, grignote un morceau, et on décolle pour rejoindre la première base de vie au Lauzet avec 45 min. d'avance sur la barrière horaire, nous sommes dans nos estimations, c'est plutôt rassurant, mais, ne devons pas nous relâcher pour autant. Passage par le Col du Morgonnet avant d'enchaîner sur une grosse portion descendante qui fait mal à Hervé. N'ayant pas assez rechargé sa poche à eau au dernier ravito, il se retrouve à sec alors qu'il nous reste une bonne dizaine de km à parcourir. L'autonomie est l'un des aspects de cette course, quasiment aucune possibilité de se ravitailler en dehors des points prévus. Bon, pour cette fois, ce n'est pas si grave, j'ai fait l'écureuil et l'invite à piocher dans ma réserve. Ce qui est plus compliqué est, comme on le craignait, la cheville d'Hervé qui se fait douloureuse jusque dans le haut de la cuisse et, mine de rien, le manque de condition physique de ces dernières semaines se fait sentir... Hervé qui espérait m'accompagner au moins jusqu'au samedi matin sent qu'il va devoir s'arrêter, il ne veut qui plus est risquer ni d'aggraver l’état de sa cheville ni de me “ralentir” au point de se faire rattraper par les barrières horaires qui, on le sait sont serrées jusqu'au 90e km à Espinasses. Arrivée à la base de vie du Lauzet (50e km) sous les applaudissements des bénévoles, toujours aux petits soins, avec 1/2 heure d'avance sur nos estimations. Je vais avoir le temps de me poser avant de repartir d'autant que c'est décidé, ce sera seul. Hervé s'arrête mais ne me lâche pas pour autant, et compte bien me ravitailler et me bichonner jusqu'au bout, un vrai travail d’équipe ! Je prends le temps de me changer pour la nuit, de manger avec appétit un plat de pâtes bolognaises. 20h00, il est temps de repartir, 1h d'avance sur la barrière horaire c'est plutôt bien. Après maintenant 10h de course, en route pour la nuit, pour la deuxième grosse bosse, le sommet de Dormillouse, et à ce stade de la course pour moi, en route vers l'inconnu...
Hervé me recommande de me trouver quelqu'un avec qui faire la nuit mais ça s'annonce compliqué, d'autant que je me sent bien, les sensations sont là, les jambes répondent bien, et je me trouve un bon petit rythme pour faire l'ascension. Un point de vigilance tout de même sur le balisage qui est plus difficile à suivre la nuit. J'essaye donc de rester à portée de frontale d'autres coureurs devant ou derrière moi. L'ascension se passe à merveille, je reprends plusieurs coureurs qui ne chercheront pas à s'accrocher (aucun objectif de classement mais ça fait du bien à la tête, il ne faut pas se le cacher) et arrive au sommet de Dormillouse sans difficulté majeure. Les bénévoles sont là, au taquet avec le petit feu de camp, les hot-dogs improvisés, qui vont bien, de quoi se réchauffer avant la descente, on est quand même à 2500 m. Les températures sont plutôt douces et les saucisses ne me font pas envie, je me fait quand même plaisir avec quelques bonbons et c'est reparti pour la deuxième base de vie à Montclar 1200 m D- plus tard. A l'instar de l'ascension, la descente est très agréable, plutôt roulante et permet donc de faire gambader les jambes, relâcher le haut du corps qui est bien sollicité par les bâtons mais aussi par le poids du sac. Comme à l'ascension les sensations sont au top, je continue à reprendre des coureurs ça en devient limite euphorique, je ne suis plus qu'à quelques encablures de Montclar quand je comprends que j'ai perdu le balisage... J'arrive sur la route, pas un marquage, pas une balise, juste un petit village au loin, probablement Montclar.?.? Je rebrousse chemin, retrouve deux autres malchanceux avec qui l'on conclut assez vite que ce petit village est notre destination.?.? Ouf, c'est bien le cas, on va pouvoir se poser. Encore une fois les bénévoles sont aux petits soins, ce sera pâtes au pesto, l'appétit est toujours là, c'est bon signe, je prends même le temps de donner des nouvelles sur le groupe whatsapp, la famille et les copains poussent derrière, un vrai boost ! Hervé est là aussi et ça fait du bien, on se fait un petit point, on le sait la prochaine étape est le dernier point de passage avant de se libérer du poids des barrières horaires. Je suis en avance sur nos estimations donc c'est confiant et requinqué que je quitte la base, en route vers le km 90, le ravitaillement d'Espinasses.
Hervé m'accompagne jusqu'au début du sentier et c'est parti, je me calle dans la roue d'un duo avec qui je ferai les 20 kms suivant qui ne seront pas des plus marquants, rien d'insurmontable, mais beaucoup de faux plats, quelques bordures de routes. Je suis vraiment sur une phase de transition, toujours faire attention au balisage et tâcher de garder le rythme, je prends mon mal en patience et j’avance. Arrive enfin le barrage d'Espinasses, je relance un coup les jambes, j'attrape Hervé au passage qui m'accompagne jusqu'au ravitaillement. C'est fait, 90e km atteint les barrières horaires ne sont plus un sujet, la course peut désormais commencer... Hervé est aux petits soins, j'en profite pour changer de chaussures, prendre soin de mes pieds et me rééquiper pour la suite. Je me ravitaille, avale un petit bol de soupe et on peut repartir vers le bout de la nuit.
Une belle bosse m'attends, je vais aller profiter du lever du soleil sur le Mont Colombis avant de rejoindre Chorges. L'ascension démarre bien, le rythme est bon et voilà que la pluie commence à pointer le bout de son nez. On ne va pas se le cacher, les prévisions météos étaient formelles, je savais que j'allais passer le samedi sous la pluie... L'ascension se termine avec le lever du jour sous les nuages et tout de même un joli point de vue sur le lac tout embrumé, en train de se réveiller. Je bascule vers la redescente avec un terrain qui commence à devenir bien glissant. Autre fait non négligeable, le départ du 74 km a été donné, les derniers km vers Chorges (beaucoup de monotraces) vont être une succession de mise à l'écart pour laisser passer les coureurs du 74 km qui, eux, commencent leur course sont encore tous beaux tous frais tous propres (ça ne va pas durer) et me donnent l'impression d'être à l'arrêt. Malgré leurs encouragements, c'est dur dur quand même. J'essaye de relativiser, mine de rien j'avance pas si mal et suis bon pour rejoindre Chorges dans les temps estimés. Mon binôme m'attend sur le bord de la route et m'accompagne à la base de vie, m'appâte avec un pain au chocolat, je fais mon difficile, je suis plutôt croissant ! Bref ça fait du bien de se poser et d'avoir le soutien d'Hervé qui se démène pour que je ne manque de rien et que je reste focus sur ma course. Je suis au 110è et ça commence à sentir bon, mais l'alimentation commence à devenir plus difficile, j'avale tout de même mes lasagnes. Le physique est toujours là, je ne ressens toujours pas le besoin de dormir, donc tant que ça avance, je continue. On le sait avec Hervé, un gros morceau se dresse devant moi (19 km, 1880 m D+) mais si ça passe, je pourrais/devrais aller au bout.
C'est reparti, Hervé m'accompagne à nouveau quelques centaines de mètres mais la pluie commence à forcir et on se donne alors rendez vous "de l'autre côté"... Une première bosse d'environ 1000 m D+ à passer et les températures qui commencent à baisser. Je commence à ressentir le froid, quelques tremblements se manifestent, heureusement, l'ascension arrive dans les sous-bois, ce qui réchauffe un peu l'atmosphère. Je me remet en scelle et, en avant mais… ça coince. Je me fais reprendre par un coureur solo et son pacer et, si ça n'a pas d'importance en soi, je sens le coup de mou. Petite pause, un gel, un pipi, dont la couleur me confirme que je dois sérieusement me réhydrater et m'alimenter durant les prochaines heures. Je repars d’un pas lourd, mais, comme dirait l’autre: “un pas est un pas”. Le rythme est clairement poussif et il me tarde d’en finir avec cette ascension qui paraît interminable. La queue de peloton du 74 ne fait qu’une bouchée de moi et les “allez courage guerrier” n’y changent rien… Un coup d'œil à la montre, il doit rester environ 300 m D+ quand débarque sorti de nulle part, celui que je n’attendais plus, j'ai nommé "le second souffle". Je suis trempé comme une soupe, la pluie ne semble pas décidée à s'arrêter, pour autant, mon corps répond à nouveau présent. La machine se remet en route et je termine cette première bosse regonflé à bloc ! Je redescends vers l'ascension suivante, prudent mais dynamique. Le sol est détrempé, gadouilleux à souhait, il est impossible de courir sans risquer le bain de boue. Je reprends le coureur solo et son pacer et j’attaque l'ascension du Piolit (dernier rempart avant La Coupa : le prochain ravito) à pleines jambes. C’est du costaud, mais je me sens mieux, je gravis les 20 à 30% de pente des premiers 400 m D+ avec application et détermination, le terrain est tellement glissant que le moindre faux pas peut m’inviter à une belle séance de luge. Je reprends encore quelques coureurs à la peine, je ne lâche rien, j’avance... Les 400 m D+ menant au sommet, je passe sur du 30% de pente constante et la sortie des sous bois m’amène sur un terrain bien plus technique, sauvage, mais aussi bien moins abrité, les rafales de vent me le font bien comprendre. La ligne de crête se dessine, un coup d'œil à droite, en contrebas, le lac est bien au chaud sous sa couette de nuages. Même avec un temps pourri j’en prends plein les mirettes… mais vite se reconcentrer sur le terrain, chaque pas compte. Je croise un petit groupe de bénévoles redescendant avec un coureur emmitouflé dans sa couverture de survie, pas de très bonne augure tout ça. J'aperçois quelques centaines de mètres devant, enfin, au-dessus, les derniers coureurs du 74 km. Si je pouvais me caler un temps soit peu à l’abri de ces conditions dantesques dans ce petit groupe, ce serait tip top. Arrive enfin le sommet du Piolit, tellement acéré qu’on doit pouvoir tenir à 2-3 maximum debout sans bouger, et justement, personne, enfin personne pour me pointer… Étrange, depuis que j’ai quitté Chorges, aucun pointage (2 étaient prévus en principe). Bon, quoi qu’il en soit, le plus dur est fait me dis-je naïvement et j’attaque la descente vers le ravito 3 km plus bas. Heureusement le sentier devient rapidement plus praticable car mine de rien je suis frigorifié, les claquements de dents reprennent de plus belle, je sens mes bras tétanisés. C’est là que je croise à nouveau un bénévole avec des coureurs sous couverture de survie, ça devient l'hécatombe… Il devient urgent de retrouver Hervé avec de quoi me réchauffer et me changer, avant d’envisager de rallier la base de vie suivante, Réallon, pour faire une “vraie pause”. Il n’en sera rien, pas de Hervé au ravito, il m’attends en réalité à Réallon avec la voiture, le chauffage, de quoi m’allonger au chaud mais évidemment à cet instant je n’en sais rien. Il va falloir bien se ravitailler et bien s’accrocher car les 9 prochains km jusqu'à Réallon vont être sacrément longs. Et voilà, 6H que j’ai quitté Chorges, toujours aucun pointage mais j’ai enfin rallié le ravito de La Coupa. Les échanges au talkie des bénévoles me font vite comprendre par contre qu’il n’est plus question de repartir. Je comprends que les coureurs que j’essayait de rejoindre sont eux aussi sous couverture de survie dans les voitures des bénévoles. Je comprends que la course est arrêtée… Il y a bien un parcours de repli, mais seulement à partir de Réallon…126 km, 7200 m D+, 29h, la course s’arrête là pour moi…
Il faut maintenant attendre les derniers coureurs à avoir passé le Piolit (le solo et son pacer) avant de plier les gaules et de rejoindre 3 km plus bas le parking où retrouver la navette qui nous rapatriera sur Embrun. Essayons de prévenir Hervé, mais pas de réseau mon bon monsieur ! Qui plus est, mon tel. est en rade, il ne réagit plus. J’arrive enfin à l’appartement, Hervé n’est pas là. Je prends une douche et retrouve un peu de lucidité : Branche-le, ton portable et ça marchera beaucoup mieux !!! Hervé est redescendu à Chorges, il va pouvoir me rejoindre. “Appelles ta femme” qu’il me dit. Mine de rien, ça fait bientôt 10h que le suivi live m’indique bloqué à Chorges et la seule chose qu’Hervé a pu lui indiquer, c’est que je n’avais pas été ramassé par les médecins sur la course… Un petit mot pour prévenir les copains sur whatsapp. Hervé arrive, tout le monde va bien, est rassuré, on va pouvoir fêter cette aventure pour le moins rocambolesque avec une bonne pizza et au lit messieurs.
Bien évidemment le premier sentiment qui vient est la déception ou plutôt la frustration. Je l’avais dans les jambes, dans la tête cet ultra, je méritais cette ligne d’arrivée. Des lignes d’arrivée, il y en aura d’autres et des arrivées d’ultra, j’en suis persuadé. Certes, je ne suis pas allé au bout cette fois mais cette course a été tellement riche d’enseignement, d’expérience encore emmagasinée. Quand je dis cette course, c’est dans sa globalité. Les presque 1 an de préparation, tout ce puzzle assemblé patiemment pièce par pièce me conforte dans l’idée que ce n’est que le début… Dans l’immédiat, il est temps de remercier mon organisme en le laissant récupérer avant de me tourner vers la saison prochaine !
Xpérial Trail Tour de Fontainebleau, par TiBen
2020. Année 0 de la Covid19 pour les trailers de par le monde...
Depuis l'été que je patiente, que je m'entraîne d'arrache-pied en usant chaussures et pneus de vélo, en ne pensant qu'à mon objectif de fin d'année... Positif, je veux croire (naïf diront certains) et surtout être prêt si le top est donné. Mais voilà... Toutes les courses ou presque sont annulées et le trail des Templiers auquel je devais participer avec une vingtaine de Tri-Aventuriers ne déroge pas à la règle... Ses singles sont bien retranchés mais l'évènement est tellement énorme du point de vue participants que ce fourbe de virus aurait vite fait de nous rattraper une fois le dos tourné.
Je ne peux me résoudre, sur un claquement de doigt, à abandonner avant même de combattre. Alors très vite, je réfléchis à une solution de repli pour ne pas que tous ces efforts soient vains. Et elle est là, juste à côté, je peux presque la toucher : la forêt de Fontainebleau ! Ni une ni deux, je trace 86 km de ce qui va devenir le Xpérial Trail Tour de Fontainebleau ; ce qu'il se fait de mieux dans la région en monotraces, crêtes, chemins de sangliers.
J'ai invité la crème de la crème de mes potes et copines trailers à participer à cet événement avec la possibilité d'entrer et sortir de la danse à chaque ravitaillement mis en place tous les 20 km environ. Il ne faudra pas croire que nous sommes en terrain conquis parce que nous jouons à domicile. Ce serait une grave erreur d'humilité de ne pas respecter à sa juste valeur cette merveille mais tellement exigeante forêt. D'autant qu'en créant la trace, je n'ai pas choisi la facilité. Je ne voulais pas d'une simple rallonge de l'Impérial Trail mais bien d'une épreuve à part entière et bien plus exigeante ! Il faudra être efficient et ne pas faire le marsupilami comme je le fais habituellement.
Le départ sera donné dès 4h du mat', frontale sur la tête. Mais à 3 jours du départ, l'ombre d'un couvre-feu couve... Après avoir échappé à la blessure, à une météo pourrie, rien ne nous est épargné et le doute ne fait qu'amplifier. Quelle sera la prochaine épée de Damoclès ? Effectivement, la nouvelle est tombée, personne ne sort avant 6h... Décalage de presque 3h, le timing va être serré pour finir avant le couvre-feu, c’est-à-dire un retour à la maison avant 21h00.
6h45, nous partons à 13 dans les méandres de notre belle forêt. Un départ à la frontale, c'est toujours spécial et voir ce petit serpent de luciole toujours magique.
La première partie est plutôt ''roulante'', le groupe homogène et nous avançons à bon train en traversant le retour de l'Impératrice, Apremont, Cuvier et la Grotte aux cristaux.
Kilomètre 18, nous récupérons Denis au premier ravitaillement et les douceurs culinaires de Céline sont les bienvenues (même en cuisine elle monte sur le podium !). Nous ne traînons pas car la route est encore longue. Direction la Tour Denecourt, l’empilement des Fontaines, le Mont Ussy, la Croix d'Augas et le Rocher Cassepot. L'ambiance est bon enfant, ça rigole bien mais ce n'est pas pour autant qu'on amuse la galerie.
36e kilomètre et 4h50 de course, retour au premier ravito. Nous prenons un peu plus de temps pour recharger les batteries car la suite s'annonce copieuse, plus technique. Après avoir bien donné, certains s'arrêtent ici et nous repartons à 5. Comme le dit l'un de nous, l'échauffement est terminé et une nouvelle course commence. Il fait un peu frais et repartir est compliqué, les muscles un peu grippés. Prochaine étape au kilomètre 59 pour le dernier ravitaillement. Ça parle déjà moins et nous ressentons tous, çà et là, quelques douleurs plus ou moins prononcées qui nous pénalisent et nous font marcher un peu plus qu'à l'accoutumée. Mais personne ne lâche et l'esprit guerrier est toujours présent. Ca y est, retour à la case départ après 59 km et 8h20 de crapahute avec un quart d'heure d'avance sur mes prévisions hautes.
Trente grosses minutes de récupération bien méritée et je repars avec Matthieu qui décide de poursuivre l'aventure alors que Laurence rentre dans la danse pour les derniers 25. A partir de ce moment-là, c'est presque une troisième course qui commence. Car le finish, c'est la cerise sur le gâteau, c'est plutôt orienté raid que trail avec ces traversées de dédales de rochers, de parcours sangliers, de crêtes sans réels chemins... Comme je le présageais, nous avançons donc beaucoup moins vite et la nuit (que n'aurions pas dû avoir) ne va pas arranger les choses. D'autant plus que Matthieu ne dit rien mais tout comme moi, il souffre en silence de quelques blessures et la fatigue gagne également. On serre les dents en passant par Franchard et son parcours montagne que j'affectionne particulièrement, Isatis et son spot d'escalade mondialement connu puis on file chercher les crêtes de la Tour de la Vierge et des Rochers de Milly. Une vraie visite guidée de la forêt !
76e kilomètre et 11h50 de course. Non, ce n'est pas un mirage ou une hallucination ! Cyril, qui a fait les 36 premiers kilomètres nous attend à l’orée d’un chemin avec un très agréable ravitaillement impromptu. C'est étrange comme de tout petits riens revigorent et nous mettent dans la joie. Mais refroidis, repartir est un calvaire et la nuit tombe vite. On enchaîne sur le Rocher des Demoiselles pour ensuite remonter sur le Rocher Morillon puis basculer sur les crêtes de la Salamandre. A partir de là, nous passons les 80 kilomètres au compteur et ça sent bon l'écurie ; nous devrions être juste dans les temps pour le couvre-feu. Mais cette partie habituellement fun, joueuse, virevoltante va s'avérer cauchemardesque avec le cocktail fatigue, douleur, nuit. Au kilomètre 84, je perds la trace et après plusieurs minutes de recherches infructueuses, je décide de quitter la crête et de descendre en contrebas pour finir tranquillement. J’oublie de consulter mon gps et mon inégalable sens de l'orientation m'envoie à l’opposé si bien que nous revenons sur nos pas pendant plusieurs minutes avant que l'on s'aperçoive de ma bêtise... S'en suit alors une séance jardinage au clair-obscur sur le terrain militaire sablonneux puis sur des chemins cartographiés mais qui sur le terrain sont remplacés par des ronces, ornières... Enfin, nous retrouvons la civilisation en croisant la Route Ronde que nous remontons gentiment. Nous avons dû perdre une heure environ...
La boucle est bouclée en 14h50, 90 km et 2300 m de dénivelé positif. Après tant d’efforts, j'avais rêvé à un meilleur finish car il n'y a pas une âme qui vive sur ce parking tout noir... On se quitte encore plus rapidement qu'une sortie classique car il est déjà 21h40 pour un couvre-feu à…21h00. Merci à toutes la meute d'enragés (Céline, Hervé, Laurence, Cyril, Damien, Denis, Guillaume, Laurent, Manu, Nico Scouby, Pascal, Philippe, Sébastien) qui ont fait un grand, très grand ou énorme bout de chemin avec moi et qui m’ont accordé leur confiance pour les guider. Et particulièrement Matthieu qui m'a épaté en venant à bout de ce trail que je voulais exigeant ; il s'est montré à la hauteur de l'évènement et augure de futures belles courses.
LES TEMPLIERS 2019 - ENDURANCE TRAIL, PAR TIBEN |
|
HIVERNALE DES TEMPLIERS 2017 PAR TIBEN |
|
.
ULTRA TRAIL LAGO D’ORTA PAR PASCAL |
|
LES PIQUEURS PAR TIBEN
Pendant que certains participaient à la première du raid TARAS, je me rends dans le Puy de Dôme pour un trail qui me fait de l'œil depuis longtemps : Les Piqueurs. Il porte bien son nom puisque cette course fait très mal aux jambes. Mais à Saint Jean des Ollières, ce mot à un double sens puisqu’il signifiait plutôt « mendiants » au XVIIIe siècle. Eh oui, un peu de culture pour montrer que les coureurs ont des jambes mais aussi une tête (et aussi Wikipédia !!!!! MDR).
La devise des organisateurs est « un trail, hors du commun, qui vous sortira des sentiers battus ». Ah oui, je confirme ; 52 km et 2 500 m D+, pratiquement pas de route, des chemins qui n’existaient pas avant notre passage ! Ici, mieux vaut ne pas faire sa précieuse !
Je pars juste avant le lever du jour et je suis tout de suite dans le bain ; le bain de pieds, le bain de boue ! Du début à la fin, je les aurais trempés.
Terrain détrempé, grimpette d’une cascade, des remontées et traversées de cours d'eau (certains chemins s’étant même transformés en ru !) seront les maîtres mots (ou maux c’est au choix !) de cette journée.
A peine échauffé, une cascade de roche m'attend, sortie de je ne sais où !
Ensuite des montées et descentes pas énormément longue mais d'une raideur jamais vu. Sur certaines portions, il est obligatoire de prendre la corde mise à disposition. Même comme ça, il est difficile de se mouvoir et je fais un joli vol plané dans une descente.
Mais les organisateurs, très sympas, nous encouragent en nous laissant quelques messages sur des pancartes : « Désolé, on n’a pas trouvé plus raide », « L’escalade, c’est par là ! » ou bien « Ravitaillement à 1 km ; maintenant on accélère ! » alors que j’étais encore dré dans l’pentu…
Et comme ce n’était pas encore assez dur, le rude hiver ayant déraciné beaucoup d’arbres, j’ai régulièrement joué à saute-mouton et à pli toi en quatre pour passer ! Un vrai parcours du combattant !
D’ailleurs, je classerais plus ce trail dans la catégorie Raid, tellement il est diversifié et exigeant.
Les paysages sont très variés et j’en prends pleins les mirettes, à commencer par le vallon de Martinanches et son château du même nom.
Un dernier effort pour faire l’ascension du chaos basaltique et pourvoir admirer Notre Dame du Pic de la Garde et une vue panoramique sur la région, notamment le Sancy encore enneigé.
Et puis, quelques kilomètres plus loin, arrivée sur le village perché de Saint Jean des Ollières.
Je termine en 8h10, 117e sur 175 inscrits.
C’est un trail accidenté, technique et très exigeant aussi bien physiquement que mentalement. Dès le 15e km je me suis senti fatigué, ça a été un combat incessant tant les temps morts étaient rares.
Ici, pas le temps de chercher des Trèfles à quatre feuilles.
Ce trail des Piqueurs me tenait à Cœur et il a bien failli me mettre sur le Carreau.
ON RIGOLE PAS SUR L’ORIGOLE !!!! PAR PIERRE-JEAN
Plantons de suite le décor : une édition unique spéciale 10ème anniversaire, soit une boucle de 55 km, de nuit, par températures négatives, un seul ravito liquide ( l’essence même du trail ), 1800 m D+ avec uniquement des bosses de 30-50m D+ ( je vous laisse imaginer leur nombre ). Petite satisfaction tout de même : l’absence de boue qui aurait encore plus compliqué nos affaires…
Yan, mon compagnon d’une course, et moi-même arrivons 2 h avant le départ. Le gymnase glacial car non chauffé nous met déjà dans l’ambiance. Nous retrouvons sur place Fabrice qui lui a signé pour une deuxième boucle et un total de 110 kms….Y aurait-il plus fou que nous ????
Collation d’avant course avalée, en tenue, c’est l’heure du briefing d’avant course. Pour résumer, en gros, on va morfler !!!!!
19h30 sonne l’heure du départ. Nous partons sagement en queue de peloton, comme Tiben me l’avait sagement conseillé ;-))))) Le premier bouchon et ralentissement passé, nous ne boudons pas le plaisir de doubler au fil des kms qui s’égrènent. Mon exercice favori en descente !!!!!
Les singles et les bosses s’enchaînent jusqu’à l’unique ravito du 29ème km. Les premiers DNF sont rassemblés autour d’un brasero. Ils étaient déjà une centaine à ce stade de la course…..
Les rumeurs diront qu’ils ont avalé le peu de solide de dispo. Pas cool les gars !!!!
L’arrêt se compte en minutes mais nous nous sommes déjà bien refroidis. Yan se remet à gambader le premier, je ne le reverrai qu’à l’arrivée.
La deuxième partie de course sera la copie conforme de la première avec une farandole de singles, certains rappelant Fontainebleau, mêlant sable, bruyère et rochers. Que du bonheur !!!!
L’occasion de croiser les lapins runners ou de discuter avec les chinois présents, points UTMB oblige.
L’heure de la délivrance arrive enfin après 8h16’ d’effort : 151ème sur 435 partants et 270 finishers.
8h00 pile pour Yan et 110èmè place
Gros coup de chapeau à Fabrice qui termine son ultra en 17h38’. Bravo l’artiste !!!!
Difficile enfin de passer sous silence qu’au travers de notre participation, nous avons permis modestement que les organisateurs reversent 50 000 € à l’AFM dans le cadre du Téléthon.
Quand sport rime avec solidarité ;-))))
RETOUR DE CROISADE - TOME 3 PAR TIBEN
Les Templiers… L’origine du trail… Là où tout a commencé…
Je reviens pour la troisième fois à Millau, après deux Grand trail des Templiers (2500 personnes au départ). Cette fois je m’aligne sur une course beaucoup plus intimiste : L’Intégrale des Causses : 420 dossards, 63 km et 3300 m D+.
Qu’il est plaisant de retrouver ce décor où le temps semble avoir suspendu son vol. Quel décalage entre nos vies urbanisées et ces villages médiévaux ainsi que ces plateaux calcaires vertigineux.
Le départ est donné à Mostuéjouls, à l’aube, à l’heure où blanchie la campagne. La température « freeze » le 0 °C. Il est temps de lâcher les fauves.
Les premiers kilomètres se font en compagnie de deux loups enragés, Stéphanie et Pierre-Jean, les deux autres Tri-Aventuriers de la meute. Ils ont les crocs comme jamais. Ils partent sur un rythme plus élevé qu’à mon habitude. Mais je sers la mâchoire pour ne pas perdre le contact.
Nous montons très vite sur les hauteurs tout comme le soleil qui vient nous réchauffer le pelage. Les paysages sont à couper le souffle ; c’est peut-être pour ça que j’ai du mal à suivre mes camarades.
Cependant, mes temps de passage me semblent meilleurs qu’espéré. Alors je crois en une belle surprise. Même si je souffre, je prends un maximum de plaisir, toujours la banane. Je ne suis pas un loup solitaire mais, en ces instants où je suis souvent seul au milieu de cette immensité … que je suis bien !
La fin approche et les 10 h de courses aussi. Terminer sur un compte rond serait sympa alors je m’en donne les moyens : j’ouvre grande la gueule, tire la langue pour avaler un maximum d’air nécessaire à oxygéner mes cuisses. Je cours ventre à terre sur les 400 derniers mètres ! Verdict… 10h00’28’’ et 141e.
Je me lèche les babines de ce résultat !
TIBEN EN VISITE À BELLEDONNE
Retour de weekend dans le massif de Belledonne pour accompagner mes cops' sur un p'tit bout de L'Échappée Belle.
On nous ment sur la marchandise :
La montagne est effectivement massive et belle mais elle ne se donne pas facilement.
Ne pas espérer la dompter ni même l'apprivoiser... Mais pour entrevoir les atours de la Dame, il faut une pincée de patience, une once de persévérance, une goutte de courage, un poil d'abnégation, un grain de folie...
Mais avant tout il faut savoir rester humble et avoir un coeur aussi gros que les rochers qu'elle vous laisse caresser avec vos plus beaux souliers.
Au total, 68 km, 5400 mD+, 2 nuits à la belle étoile pour un temps passé de...27h30.
Quand je pense que la trace complète fait 144 km pour 11000 mD+...
Aller, assez parlé, la Belle s'impatiente de se montrer sous ses plus belles parures !
Ben, le 'Ti homme qui essai de murmurer aux p'tits cailloux.
L'APRES TRANSJU' TRAIL PAR PIERRE JEAN
Ils sont givrés ces Trailers !!!!
Non content de leur arrivée triomphale de la veille à la TRANSJU, une grande partie des ultimos (les derniers, en clair dans le texte) se sont retrouvés pour un baptême de CRYOTHERAPIE.
11 trailers au total en mode récup.
Quoi de plus normal après avoir bravé les intempéries jurassiennes d’affronter les températures extrêmes. Jugez plutôt : - 110°C pendant 3 minutes !!!
Accueillis par le directeur en personne, et dans une ambiance des plus détendues, le premier trio rentre dans la première, puis la seconde et enfin la troisième pièce où le chronomètre se déclenche.
Fabrice fanfaronne comme à son habitude ( je serais bien rester plus longtemps, dira t-il plus tard !!! ).
Deuxième trio avec Hervé, son fils Dorian et Pierre-Jean. La troisième minute s’avère la plus délicate (comme pour la chaise avec Captain Jack !!! ), Hervé cherchant même à faire une boule de neige.
Suivent ensuite Benoit l’américain et Lilian dont la seule préoccupation majeure sera d’éliminer la dernière petite goutte après avoir uriner…..
Enfin, dernière équipe avec Virginie, Briac ( dit l’imposteur car n’a pas couru ) et Luc.
Une expérience inédite donc qui a ravi tout le monde, se terminant devant une bonne bière dans une taverne non loin de là.
A renouveler…..
TRANSJU' TRAIL 2016 PAR TIBEN
Cette année encore, Hervé notre GO du club, bien aidé de Lilian, nous a proposé une superbe sortie club, direction le Jura pour la Transju' Trail. Nous sommes logés dans un grand chalet façon classe verte.
55 personnes ont répondu présent ; et il y en a pour tous les goûts : kilomètre verticale, 10 km, 23 km, 36 km et 72 km.
Je m'aligne sur le 36 km pour 2000 m D+ avec l'idée de faire la course du début à la fin avec Pierre-Jean.
Avec une météo pour le moment plutôt clémente, le départ est donné de Morez ; et non pas Moret (sur Loing) que toute l'Europe doit maintenant connaître après les énormes inondations de la semaine.
Pas le temps de pavoiser, le cardio monte toute de suite en même temps que le dénivelé car si l'on ne veut pas être englué dans le ventre mou, il faut envoyer un minimum et sans échauffement, le souffle est court et les jambes déjà bien sollicitées.
Le terrain de jeu, du fait du temps exécrable depuis un mois, s'est transformé en station thermale ; spécialité : la boue pratiquement de bout en bout (ok, elle était facile celle-ci !).
A Prémanon, nous passons sur des pistes de ski et remontons tout droit par le tracé d'un téléski. Mais où sont les tire-fesses ! Pas grave, c'est ce que l’on aime la grimpette ; et quel bonheur de redescendre l';intégralité de la piste !
Le binôme bascule en Suisse pour monter La Dôle. Nous ne nous attardons pas car le temps couvert nous empêche de voir la chaîne du Mont-Blanc. Rapidement, le Col de Porte s'offre à nous. Wouah, mais elle est énorme cette porte ; pas très longue mais bien raide ! A ce moment-là, je pense à nos ancêtres qui devaient régulièrement emprunter ce chemin escarpé par tout temps et sans le confort de nos paires de chaussures derniers cri...
La pluie, discrète jusque-là, fait son apparition ce qui me donne l'occasion de sauter à pied joint dans les flaques d'eau.
Nous terminons en 6h00 tout pile, heureux d'en avoir terminé car le temps se dégrade et certains de nos copains encore en course sur le 36 et le 72 km se font copieusement arroser par la pluie et la grêle.
Le weekend s'est terminé en apothéose, lorsque sept de nos Tri-Aventuriers alignés sur le 72 km franchissent en groupe, main dans la main, la ligne d'arrivée en … dernier ! L'organisation était déjà en train de ranger, mais un bastion de supporter les attendait pour les acclamer comme il se doit. L'entraide des uns et des autres a permis à certains d'aller au bout d’eux-mêmes pour franchir la ligne d'arrivée.
https://www.facebook.com/LaTransjutrail/videos/vb.156553744415078/1083321898404920/?type=2&theater
De l'avis de tous, ce fût un trail dur, mais je suis sûr que tout le monde est prêt à signer à nouveau pour l'année prochaine. Prem's !!
Ce weekend, je le place sous le signe de la solidarité, essentielle pour vivre en communauté ; chose que les trailers de Tri-Aventure maîtrise à la perfection.
Guadarun par Riitta et Benoit
Pendant les vacances de Pâques, nous avons vécu un aventure humaine extraordinaire avec une quarantaine de Guadarunners venus de tous horizons à l'assaut d'un parcours de 150 kilomètres sur les 6 iles de l'archipel de la Guadeloupe (La Désirade, Marie-Galante, Terre-de-Haut, Terre-de-Bas aux Saintes, la Basse-Terre et la Grande-Terre).
La Guadarun est un véritable florilège de paysages variés d'une époustouflante beauté et d'une diversité de terrains allant du roulant au crapahutage pour atteindre le sommet des mornes, sans oublier la traversée de la jungle guadeloupéenne. C’est un raid aventure haut en couleurs en pleine Caraïbe pour une évasion exotique intégrale en pleine immersion sportive et culturelle.
Nous avons reçus un accueil extraordinaire des organisateurs et de la population locale. Nous avons liés des amitiés avec les participants dans l’effort de la course et de l’après course. Nous faisons maintenant partis de la famille des Guadarunners et nous retrouverons sur d’autre courses. Notamment, le trail en Haut-Forez le 19 Juin par la même directeur de course: http://www.lessallestrailenhaut-forez.com/spip.php?article5
Pour plus d’info sur la Guadarun, consulter la page facebook https://www.facebook.com/GUADARUN/
MARATHON VALENCIA PAR CHRISTIAN
Et voilà, mon 7ème marathon torché ;) avec Sandrine, Gilles et Nathalie C'était celui de "Valencia"
Je visais 3h25-3h27 et j'ai finalement fait 3h51'37 (mon garmin)...
Temps : 3h51mn 31 (temps puce)
Temps officiel : 3h54mn 52
Position : 7346/14065
Vous vous posez la question "pourquoi Groskiki", en fait, c'est tout bête, lors de mon inscription avec Sandrine, on a déliré sur "Le père est une ordure" et la scène de "Zézette épouse X" mais comme ça rentrait pas dans le surnom, j'ai mis "Groskiki".... Donc pas de sous-entendu les gars....
Une minute de silence pour les victimes des attentats du vendredi avant le départ, très émouvant... Nous étions environs 500-600 français sur presque
16000 participants ...
Le départ est donné et il fait beau et bon... C'est super...
L'ambiance est du tonnerre...
La preuve, malgré la musique à un niveau correct sur mon baladeur je l'entendais à peine.... Mais peu importe.. Les gens sont là tout le long avec des percu partout et tout le long du parcours....
Le premier semi impeccable.... Tout allait bien.. les cuisses et la sensations... c'était top..
Le 1er 10 km en 47mn38
Ca roule super et trop content de ma moyenne 4'46/km.. C'est bon ça
Le 2nd 10 km en 48mn43.
La moyenne augmente un peu mais pas grave ave 4'53/km.. Suis toujours dans mes objectifs.. C'est le temps "perdu" dans les ravito et le fait de doubler du monde :)
Au Semi 1h43 environ (pas de lap sur ma montre)
Certains coureurs commençaient à marcher et moi j'en ai vu qui allait n'était pas bien car étendu par terre avec les secouristes..
Le parcours est superbe et je prends le temps de voir quand même les endroits ou l'on passe..
A la douche avec les lances à incendies des pompiers disposées le long du parcours... 3 ou 4 douches et qui font du bien..
On recherchaient tous aussi l'ombres dans le parcours.. Le soleil tapait bien...
Et les gens tout le long du parcours nous encouragent et nous soutiennent
Je tape dans les mains des enfants qui nous encouragent aussi...
Et y'en a qui est à donf car il frappe bien... Ca fait plaisir à voir...
Toujours cette ambiance de folie et des drapeaux français, ça fait chaud au coeur"...
Le 3ème 10 km en 51mn39
La moyenne est plus dans les objectifs 5'10/km. Je me dis va falloir que je m'arrache sur le dernier 10 km et c'est faisable...
Et pourtant hydratation au top à chaque ravitaillement car petite bouteille entre chaque ravito..
Seul bémol, c'est la nourriture, seulement des abricots et ce à partir du 20ème.. Mais j'avais prévu le coup, j'avais des barres de pâtes de fruit... Donc no blémo...
Et là partir du 30ème, les fessiers et les cuisses qui tirent un peu au début et de plus en plus vers la fin.... Mais je lâche rien.. Or de question.. Je veux la médaille et je l'aurai.... Même si je devais finir un marchant.
Au revoir mon objectif mais pas grave c'est plus le but...
Le finir ne serait-ce qu'en mémoire des victimes des e....... de m...... de s....... de fdp de leur race... (désolé mais je me lâche)....
Donc je continue à courir et je marche de temps en temps durant 200 mètres pour ne pas trop forcer sur mes fessiers et mes cuisses...Et là, on est pas mal à marcher.... J'espère que Sandrine, Gilles et Nathalie vont bien et ne souffrent pas trop non plus....
Le chrono en prend un coup...
Le 4ème 10 km en 1h 05mn et 02 sec... Bim quasi 20 mn dans ma face....
Les douleurs sont plus fréquentes mais tenables...
Et là du 30ème au 37ème je regarde plus les gens et le "paysage"... En mode zombi :) Mais à partir du 37ème je lâche plus rien.. Je réduis grave l'allure m'en fous, le but c'est de finir....
Au 40ème, je ne m'arrête plus.. je trottine.... La preuve 18mn28 avec une allure de 6'34/km... Mais j'ai passé la ligne.. YESSSSS
Je suis arrivé en "mode" avance programmé au radar car j'ai même pas vu et entendu Nathalie m'encourager sur la ligne d'arrivée...
Ce n'est pas mon dernier marathon loin de là... Je compte battre mon record de Nice-Cannes 2014 avec moins de 3h27'32....
On a passé un superbe week-end dans une ville magnifique et chaleureuse...
Avec un temps superbe et un petit tour à la plage et avoir mangé des paëllas et bu des "binouzes" après le marathon bien sur..
"MON PREMIER TRIATHLON" PAR CHRISTIAN
Et voilà, mon premier triathlon en "Contre la montre" en équipe "Les SUGOMIS" (art de vivre japonais) avec Stephane et Gilles à Colmar...
Merci à Agnès et Nathalie de nous avoir supporté et soutenu durant le triathlon..
Et Nathalie, j'attends les photos et vidéo....
Et comme une aventure n'arrive jamais sans encombre...je vous le donne dans le mille... Et oui j'avais oublié mon certificat médicale pour le tri chez moi..
Donc samedi matin en urgence chez le médecin pour avoir un certificat...
Et bien j'ai adoré.. On s'est éclaté comme des fous...
Même en faisant 700 mètres de brasse sur 750 m en natation et bien même pas noyé....
Natation : 18 mn 54 (5'15 / 100 mn)
Transition 1 : 6'41"3
Vélo : 38'40 (22.1 km/h)
Transition 2 : 2'41"8
Course à pied : 20'03 (5'12 / km)
Une superbe organisation et un bon tracé... L'eau reste froide malgré une combinaison un peu grande pour moi... Mais avec une sortie à l'australienne (course sur la plage entre deux bouées) et bien j'aime bien..
Heureusement que mes deux acolytes étaient là pour me soutenir sur la natation...
Après le VTT car pas de vélo de route à travers champs.. et j'ai failli faire un tout droit dans le champs de maïs mais j'ai évité le pire....
Dans les roues de Gilles et jamais fait de VTT aussi rapide..
Et pour finir la course à pied ou là j'étais dans mon élément.. Trop court .... Mais là, j'ai tiré Gilles.... Chacun son tour....
Trop trop trop bien.. j'ai adoré et j'en referai l'année prochaine.. C'est clair...
Et un sur en équipe avec les SUGOMIS....... Et cette fois-ci promis, je ferai la nage en crawl... déjà c'est plus facile et moins fatiguant que la brasse...
Et maintenant, en route pour la préparation marathon de Valencia... 8 semaines à prendre du plaisir...
Et avec qui le marathon, avec Gilles, Nathalie et Sandrine... Une bonne partie de rigolade à venir...
AU COEUR DE LA CCC 2015 AVEC TIBEN
Ca y est, j'y suis ! Chamonix, le temple du trail. Non, ce titre n'est pas usurpé. Ce week-end, c'était « The place to be ! ».
Il faut bien se rendre compte ce que cela représente pour un trailer, quelle que soit la course sur laquelle il s'engage. Un seul chiffre peut révéler cet engouement : 88 nationalités sont représentées sur l'ensemble des cinq courses de cet événement planétaire !
Vendredi matin, direction Courmayeur (Italie) pour le départ de la CCC.
Au programme : 101 km et 6100 m de dénivelé positif en moins de 26h30 !
Avant même de partir, j'ai déjà un « C » sur les trois dans mon escarcelle !
Le temps est magnifiquement beau quoique peut-être trop chaud mais cela ne me porte pas peine, sûrement dû à un entraînement en terre hispanique dans une très belle ville nommée... Montblanc (c'est un signe, c'est sûr!!).
Je monte la première difficulté du jour et essaye de ne pas être trop derrière pour éviter les bouchons (si, si, il y en a malheureusement aussi en trail...). C'est peine perdu, je mets trois heures pour monter à la Tête de la tronche. Je prends mon mal en patience en me disant que cela va être bénéfique pour la fin de course.
Le décor est sublime ; les brebis et les ânes jalonnent le parcours. La dernière heure d’ascension est abrupte et sous le cagnard. La descente est également assez difficile.
Je laisse l'Italie pour la Suisse, direction le Grand col Ferret. Pas très compliqué techniquement, mais tout de même cinq kilomètres d'ascension pour accéder au sommet.
La moitié de la course est à quelques encablures après une descente de vingt kilomètres et un passage dans un splendide petit village Suisse, Praz de Fort où les habitants nous arrosent et nous proposent un peu partout un ravitaillement « sauvage ». Excellent !
J'arrive à Champex pour le deuxième « C ». Le repos du guerrier dure près d'une heure. Une deuxième journée commence, ou devrais-je dire la nuit. On remet les compteurs à zéro, la frontale sur la tête et c'est parti pour trois cols qui montent crescendo en difficulté.
Courir de nuit, c'est exceptionnel ; alors toute une nuit dans les montagnes, au son des cloches des vaches et à la pleine lune de surcroît, c'est magique !
Dans le noir, le temps passe beaucoup plus rapidement et j'avale ces bosses sans trop m'en rendre compte même si je passe quatre heures en moyenne sur chacune d'elle. En levant la tête, je vois toujours de petites lucioles à plusieurs dizaines de mètres plus haut ; elles sont tout de même interminables...
Afin de ne penser qu'à la course, ma super assistance, Suzanne et Renaud, fait un travail admirable et est présente tout au long de la nuit ; j'ai l'impression d'être une formule 1 que l'on bichonne.
Enfin, ne reste plus que la dernière descente après avoir passé la Tête aux vents du col des Montets. Comme à Annecy, elle est longue et douloureuse suite à cette même douleur au pied gauche, survenue depuis la mi-parcours...
Les barrières horaires sont loin derrière moi et le boulot est fait. Je serre les dents et descends tranquillement pour glaner le troisième « C ».
La balade se termine en 23h30 et je coupe la ligne d'arrivée en 840e position sur 2129 partants. 24 % ont abandonné.
FiniCCCher !
ChaleurCourageChampagne
Merci à tous ceux qui m'ont suivi sur la toile tout au long de ce week-end, à tous les copains qui ont fait une partie du plan d'entraînement avec moi, à ceux qui m'ont prêté du matériel ; et bien évidemment Suzanne et Renaud, qui se sont volontairement proposés pour me suivre sur la course et être aux petits soins pour moi.
SKY RACE 2015 PAR PIERRE-JEAN
Tel était l’ultime défi que je m’étais lancé pour cette première saison dans la peau d’un trailer. Les lignes qui vont suivre prouveront qu’il s’agissait effectivement d’un défi tant la difficulté et le dépassement de soi seront au rendez-vous ( voir profil de la course ci-dessous ).
Tout commence le jeudi soir à la gare d’Austerlitz où le train de nuit m’attend. 6 couchettes par compartiment auront pour conséquence un sommeil en pointillé.
Arrivé à Briançon le matin suivant à 8h30, puis navette bus jusqu’à Montgenèvre, point de départ des hostilités. De quoi passer une journée complète à s’installer dans l’appart, prendre ses marques, faire les courses ( çà mange un trailer !!!! ), retirer les dossards.
J’ai plaisir à retrouver également sur place l’ami Sylvain, ex tri-aventurier, qui lui s’aligne sur l’ultra. Les choses ne se passeront malheureusement pas comme souhaité pour lui, avec un abandon au 44ème km, les jambes ne voulant plus avancer comme plus de 50% des inscrits sur cette course.
Le temps également de jauger l’ampleur de la tâche qui nous attend en regardant le CHABERTON se détacher dans ce ciel bleu azur.
Deuxième nuit avec un sommeil en pointillé et impossible de refermer l’œil dès 4h30 du matin.
MONTGENEVRE 1860m : le départ à 7 h :
Le ciel est étoilé malgré les orages de la veille ( pluie et grêle ). La température est déjà bien élevée. Ca y est, j’y suis au départ :-))))) Après un briefing bilingue ( il y a beaucoup d’italiens parmi les concurrents de cette course frontalière ), nous partons à 7h précises et nous sommes 330.
De MONTGENEVRE 1860m au CHABERTON 3138m ( km7) :
Un peu de route ( très peu !!! ) puis on part sur le chemin de Baisse qui s’élève très vite…..Nous nous trouvons rapidement dans la forêt, puis sur des chemins pierreux. Nous traversons des petits cours d’eau et montons régulièrement en file indienne.
on attaque vraiment la montagne vers 2100m sur le sentier du col du Chaberton pour arriver au col 2700m. J’avance mais à l’économie côté pulsations cardiaques car la route est encore longue. Vient l’ascension finale du CHABERTON dans un décor minéral et lunaire, avec des plaques givrées, accumulation de la grêle tombée la veille.
Je commence à croiser les premiers concurrents qui redescendent à fond. La pente est vraiment sévère ici ( c’est dré dans le pentu comme disent les locaux !!!!).
Et subitement le voilà, c’est le sommet avec son plateau arasé pour la construction des 8 tourelles d’artillerie italiennes qui servaient à protéger le col de Montgenèvre.
Deux musiciens jouent face à l’océan des sommets, magique !!!! Il y a beaucoup d’effervescence au sommet : des coureurs un peu partout qui admirent ce paysage. Deux bénévoles qui nous pointent avec qui j’engage la conversation. Cette nuit, en montant, ils ont vu un loup à la lumière de leur frontale……
Il m’aura fallu 2h pour grimper les 1250m de D+.
Du CHABERTON 3138m ( km 7 ) au col DESERTE 2550m ( km16 ) :
Bon, il faut s’arracher à ce spectacle grandiose pour affronter la suite. Si la montée du Chaberton entre le col et le sommet s’est faite en zigzag, la redescente au col c’est droit dans la caillasse !!! chaud devant !!!! ( mes quadris ne s’en remettront jamais…..). Une descente dans les éboulis mêlés de grêlons, sorte de matière souple et profonde. Ma technique en vaut une autre : glisser tel un skieur, talons plantés. A chaque mètre on s’alourdit avec terre et cailloux qui rentrent dans les chaussures. Une pause s’imposera au col du Chaberton pour faire du ménage dans les speedcross ( elles aussi ont souffert !!! ).
Après le col, la descente continue dans les alpages vers le côté italien jusqu’à 1900m, pour remonter ensuite vers les pelouses alpines en direction du col Deserte 2550m. C’est magnifique.
L’univers minéral reprends très vite ses droits. Je regarde une dernière fois derrière moi pour admirer le Chaberton et ses 8 tours.
Je ne marche pas seul, en compagnie : celles des mouches qui nous quitterons plus jusqu’au chalet des Acles ( gros points noirs sur la photo !!!)
2 nouvelles heures seront nécessaires pour rallier le col.
Du Col DESERTE 2550m ( km16 ) aux ACLES 1880m ( km23 ) :
Retour en France, descente par le superbe vallon des Acles, des passages techniques entre pierres et pins. La pente est légèrement plus douce. Mes quadris n’en seront que plus reconnaissant.
Je fais toute la descente avec une féminine croisée au col. Nicolas, criait-elle de sa petite voix, ayant perdu son frère.
Un fou rire nous prend tous les deux lorsqu’elle s’exclame : P….N, elles montent jusqu’à quelle altitude ces P….N de mouches !!!!
Au chalet des ACLES, 1er ravitaillement solide et liquide, après un peu plus d’1h de descente.
Des ACLES 1880m ( km23 ) à la tête de FOURNEOUS 2690m ( km30 ) :
Arrêt aux stands 10 bonnes minutes car aucune menace par rapport à la barrière horaire.
Le temps de m’alimenter et de faire soigner par la croix rouge les stigmates de ma chute dans la descente du Chaberton. A ma grande déception, Adriana ne fait pas partie des secouristes .
Le moral est bon pour repartir, la période ‘ pourquoi Bordel, qu’est-ce que je fous là….’ est derrière moi. Un simple coup d’œil vers le chemin qui serpente devant moi suffit cependant à mesurer encore l’ampleur de la tâche qui m’attend.
Je marche seul comme dirait JJGoldman, seul avec moi-même en pensant que je ne peux pas abandonner à ce moment là, forts des mois d’entrainement qui ont précédé ( mille mercis à Jacques et Didier au passage ). Je pense à ma Roxy et mon keke qui seront fiers de leur père……
Après chaque pas effectué, je me pose la question suivante : comment çà va ? j’ai mal au jambe mais j’ai pu le faire. Et donc à chaque fois, je me dis alors tu peux continuer…..
Doucement mais surement, j’arrive donc au col de Dormillouse. Là, je vis un pur moment de partage avec la bénévole qui me propose spontanément SA gaufre. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi çà veut dire beaucoup ( encore une référence musicale ). Quel réconfort !!!!
Celui-ci sera de courte durée lorsqu’elle m’indiquera au loin les crêtes sur lesquelles nous allons cheminer pour arriver à la tête de FOURNEOUS.
Je repars avec en visuel des silhouettes de la taille d’une fourmi sur les crêtes.
Jusqu’au col des Lauzes dans un premier temps, avec en face de moi ce Chaberton qui m’a fait tant souffrir puis au loin sur la gauche la barre des écrins. Splendide.
Plus que ce concurrent ( triathlète de Courbevoie ) en train de vomir tripes et boyaux…….
Encore 140m D+ pour rallier la tête de FOURNEOUS
J’y suis, la station de Montgenèvre est en vue ; reste seulement 5 km tout en descente mais çà ne peut que le faire à présent.
Je me remets péniblement à trottiner dans le début de la descente sur les pistes de ski du domaine. Puis je retrouve les sentiers en forêt où ma foulée peut s’allonger. La délivrance ne sera totale qu’au moment de fouler le bitume du village, bitume que je n’ai jamais alors autant apprécié. La larme à l’œil ( j’assume totalement !!! ) avec le sentiment du devoir accompli,en ayant puisé dans mes ressources physiques et mentales, je boucle euphorique les derniers hectomètres qui me sépare de la ligne d’arrivée.
YES , FINISHER – 8H17’11’’
Les seules limites qui existent, ce sont celles que l’on se fixe !!!
TRI-AVENTURE S'EXPORTE BIEN !
Manu, en visite chez sa maman au Portugal participe au Trail de Miranda do Douro. Ce type de course, le trail, est le première organisée dans cette région reculée du Portugal. Il fait 42 Km et 1600 D+.
Il n'a pas fait le voyage pour rien puisqu'au bout de 10 km, l'organisation lui apprend qu'il est premier, après que certains coureurs se sont trompés de chemin.
A partir de ce moment là, Manu ne va rien lâcher et termine sur la première marche du podium. Campeão !
VULCAIN 2015 PAR TIBEN
Message aux organisateurs : « Elle est où la neige ?! ».
Une semaine avant, on ne voyait que ça sur leur page Facebook ! 50 cm de neige rien qu’au départ nous dit-on…
Ce n’est pas grave, mon 1er trail hivernal ne sera pas un trail blanc mais un trail boueux. Je m’élance donc avec
Hervé (710 inscrits) pour le marathon, sous un temps maussade et une légère pluie. Pour le joli panorama, nous
repasserons.
Pas le temps de s’échauffer que je grimpe vers les hauteurs.
Petit message à Olivier et Bernard : une nouvelle race de marcheur vient d’apparaitre ; je l’ai nommé Le Robin des Bois. Il utilise des bâtons en forme d’arc (Guidetti ; on avait dit pas de pub !) qui épouse parfaitement le sac à dos une fois rangés. Etonnant !
Dans les premiers kilomètres, Hervé se fait héler par Etienne et font un bout de chemin ensemble.
Au fur et à mesure que je monte, de la neige éparse, çà et là, fait son apparition. Au km 12, un mur de neige de plus de 15% sur 600 mètres se dresse devant moi (en fait, la course porte vraiment mal son nom mythologique de dieu du feu !!).
Je ravale ce que j’ai dit plus haut et sors les bâtons pour ne plus les quitter car je vais jouer les funambules presque jusqu’à l’arche d’arrivée. Je plains les premiers qui ont ouvert la voie et pense à Renaud qui est parti à 3 h le matin, pour le 50 miles et défier le Puy de Dôme gelé (il sera un très beau finisher).
Le ravito se fait après un passage sur le volcan de Lemptégy « pédagogique ».Sur les hauteurs, il y a un vent à décorner les bœufs. Difficile d’avancer dans ces conditions climatiques : neige, glace, boue, eau glaciale… D’autant que je suis en pneu slick à l’avant (plus de crampons sur l’avant de la chaussure ; à votre bon cœur !!). Ca zip, wiz, splash !
A ce sujet, je propose à la sécurité sociale, afin de résorber un peu son déficit, un substitut aux cures thermales : un trail hivernal dont l’Auvergne a le secret. La matière première est la même : boue, cryothérapie, sudation, renforcement musculaire. Et en plus, tout ça en pleine nature. Alors qu’on se le dise ! COUREZ !!
Revenons à la course ; pour doubler, je suis obligé de passer dans la neige vierge où je m’enfonce, par moment, jusqu’aux genoux. Un pur bonheur ! Dans les descentes, je m’en donne à cœur joie là où la plupart ne sont pas rassurés. Holiday on ice en mieux !
En redescendant, la neige s’estompe et l’eau dans mes chaussures est remplacée par de la boue. Après avoir couru toute la course dans la brume, à 5 km de l’arrivée, le soleil pointe le bout de son nez comme pour annoncer la fin des hostilités. Le château médiéval de Tournoël se dresse sur la dernière hauteur et sort le drapeau blanc.Je termine les 42 km en 6h06 (326ème). Hervé me talonne à moins d’une demi-heure, tandis qu’Etienne en fini après 7h14.
Ce fut un Vulcain dur, confirmé par l’écart de près d’une demi-heure entre le premier de cette année et celui de l’année dernière. Nous sommes d’autant plus contents de notre classement.
SEB, MA DIAG 2014
Il est 21H30 quand je quitte l’appartement de St Pierre, je me dirige vers le départ du Grand Raid de la Réunion avancé à 22h30 à cause d’un rallongement du parcours. Je suis accompagné de William pour la 3ème fois mon ravitailleur sur la diag qui m’aide à transporter mes 2 sacs d’allègements, il y a déjà un monde incroyable dans les rues !
A l’entrée du sas de dépose des sacs d’allègements et de vérification du matériel obligatoire, il y a encore une belle file d’attente. Je retrouve Sean rencontré la veille lors d’un barbecue chez une amie, on avait décidé de partir ensemble. L’attente est longue. A 22h20 la vérification est terminée mais malheureusement ils ont ouvert les barrières permettant aux coureurs de rejoindre le départ… on va se retrouver tout au fond parmi les derniers coureurs, je rage… c’est important de bien démarrer car au 20ème km il y a un goulet et si on n’arrive pas dans les 400 premiers, l’attente peut être longue et ça n’avance pas (je me suis avoir en 2012). A côté de nous Xavier Thevenard est en panique, il veut rejoindre le sas élite ! Il est pris en charge par l’organisation et nous décidons de le suivre… on se retrouve à 5m de la ligne du départ…..merci Xavier !!!!
Le départ est donné, l’ambiance est fabuleuse. Énormément de monde nous encourage, ça chante, ça danse il y a des animations partout ! Ca part très vite…on se limite a 12km/h objectivé par la Garmin car on a vite fait de s’emballer, malgré cette vitesse trop rapide pour un ultra on se fait doubler sans cesse, on est parti dans les 100 premiers et au bout des 3km de ligne droite on a dû se faire dépasser au moins 300 fois…
A la première montée ça se calme, puis on arrive au 1er ravito, 6ème km, je ne m’arrête pas, en plus il y a trop de monde, je suis 570ème ! Doublé 500 fois…
On sort du bitume et on rentre dans les champs de cannes à sucre, c’est sec, le passage de nombreux coureurs soulève beaucoup de poussière. C’est hyper asséchant et ça fait comme une brume dans la lumière de la frontale, on ne voit pas bien le sol. Heureusement ça monte donc on ne va pas très vite… on croise les 1ere joëlettes et dedans Philippe Croizon fait de l’humour « levez les pieds les gars, je mange de la poussière ! » …quel bout en train ce Philippe, le quadri amputé terminera son grand raid de 96km en 65h, Bravo à lui et à ses porteurs !
On arrive à Domaine Vidot, déjà 700 de D+, 14ème km, 488ème. Je me restaure rapidement, rempli mes gourdes et repart avec Sean, on va rentrer dans le dur ! Effectivement ça commence à grimper un peu plus dans du monotrace, le temps est doux. On prend 1000m de D+ en 10km, et on arrive à Notre Dame de la Paix, je me sens bien malgré le départ trop rapide, j’ai peur de le payer trop vite…Ca fait 3h40 qu’on est parti, on a grimpé 1800 de D+. Il y a toujours beaucoup de monde sur le parcours pourtant on est au cœur de la nuit. On rentre dans un nuage, il y a une pluie fine, du vent et il commence à faire froid, on est à 1700m d’altitude ! Je m’arrête et mets un coupe vent, des gants, un bonnet et je mange un sandwich jambon-fromage préparé par mes soins et continue à boire mon hydrixir bio longue distance, goût mangue (overstim). J’arrive à Piton sec en compagnie de Sean, 36ème km, 2300D+ parcouru, 370ème. La pluie et le froid s’intensifient…et ce n’était vraiment pas prévu !!!
Je ne suis pas équipé pour ce temps là, pour alléger le sac je n’ai pris ni ma gore tex ni de vêtement chaud. Je suis trempé… je regrette… j’arrive à Piton Textor, le sommet, enfin on va redescendre, j’ai perdu Sean ! On a grimpé 2600m de D+, 40km, 6h36 de course, 324ème, je suis gelé, trempé, je grelotte, je me réfugie dans la tente et je bois un thé bien chaud sans m’attarder pour ne pas me refroidir d’avantage puis je sais que William m’attend 10km plus bas et que je pourrais me changer… il fait 5°c et ça souffle fort, très fort ! Je repars, motivé par la descente en espérant que ce ne soit pas la pataugeoire à boue de 2012, mais ça va encore ! Les roches sont glissantes et du coup je regrette d’être parti avec ma paire de Trabucco la plus pourrie, les crampons sont usés ça n’accroche plus beaucoup. Je suis prudent, je commence à sentir un peu de fatigue, le temps de la descente le jour se lève tout doucement obstrué par la pénombre des nuages et de la pluie battante. Enfin j’arrive 1h30 plus tard au ravito de Mare à boue, j’ai toujours aussi froid et il y a toujours énormément de supporters malgré la pluie. Heureusement William est là, il me donne tout de suite sa veste chaude et un sac d’affaires neuves et sèches, je file manger en guise de ptit déj des pilons de poulet grillé et des dattes. Je rentre dans la tente d’infirmerie pour me changer, il y a beaucoup de coureurs enroulés dans des couvertures en état d’hypothermie. Je me change intégralement et mets une veste gore tex…et je repars après une longue pause mais tout sec, je rends mes affaires mouillées à mon super ravitailleur. Merci William, tu as sauvé ma course !!!
J’attaque la montée vers le coteau Kerveguen, 800m de D+ dans un chemin technique, bien boueux et qui ravine. Je prend mon temps, monte doucement mais régulièrement, je rencontre Philippe le sympathique organisateur du Lozère Trail, on discute tout le long de la montée ça passe plus vite, après quelques passages d’échelles, de rochers glissants, de boues, de torrents et de mares, on arrive au sommet. Je prends le temps de manger une barre de céréales et de boire devant cette magnifique vue sur le cirque de Cilaos. La pluie s’est arrêtée et il semble même faire beau à Cilaos. Je descends tranquillement les 1000m de D-, c’est un monotrace très technique et pentu avec des passages à la corde et d’échelles, il faut aussi faire attention aux racines et aux pierres car la chute est exclue : c’est exposé. Après 1h30 de descente me voilà arrivé au ravito de Mare à Joseph, je bois un coca et mange une crème au chocolat, au ravitaillement du grand raid on trouve de tout ! Je retrouve Philippe pour courir gentiment vers Cilaos,après avoir traversé une grande ravine on arrive à Cilaos, je suis 468ème, on a parcouru 65km et il est 11h. Il y a une ambiance fabuleuse et les rues sont remplies de supporters qui nous encouragent. Je retrouve William et Nico, un ami d’enfance, 2 fois finisher et qui habite l’île depuis 20ans. Changement de short et T-shirt après une rapide toilette et je prends le temps de me faire masser, j’essaie d’avaler un plat de pâtes mais ça ne passe pas bien, William me rend ma frontale qu’il a rechargé et je repars direction le gite du piton des neiges. On se rend par la route au Bloc début de l’ascension. J’entame la montée doucement car elle est longue et pentue 1100m de D+ et 5km de single pierreux et truffé de marches irrégulières. Je n’avance pas… je lutte contre la pente, je suis essoufflé…gros coup de mou… je pense à une fringale mais pourtant je mange régulièrement, je remange, je bois… peut être que je suis en train de payer mon départ trop rapide… j’en peux plus… en fait j’ai sommeil !!! Je m’arrête à la moitié de la montée, je me trouve un petit coin d’herbe, je m’allonge et je programme un réveil pour 20min plus tard. Après cette petite sieste je me sens un peu mieux, j’arrive au sommet à la Caverne Dufour plus très frais, 469ème, il reste 100km ! Je prends le temps de me ravitailler et de faire le plein d’eau avant d’affronter le cirque de Salazie par le Cap Anglais, on l’avait reconnu en sens inverse au cours de notre trek. Le Cap Anglais permet de rejoindre le gîte de Bélouve, c’est 9km pas très pentu mais pas roulant du tout, je le décompose en 3 parties. La 1ère partie est pierreuse. La 2ème partie est un assemblage d’échelles, de marches et ponts en bois, c’est quand même plus roulant… La 3ème partie se passe dans la forêt dense, beaucoup de racines et de marches naturelles irrégulières, on n’avance pas… 2h30 pour arriver à Belouve.. dur… puis je me laisse glisser dans la descente qui nous amène à Hell Bourg.
Hell Bourg : 19h40 de course, 87ème km, 466ème au classement. Mon objectif du moment c’est Marla, c’est dans 20km et 1400m de D+, c’est là que j’ai prévu de faire une longue pause, douche et dodo !! Je m’accroche à ça car je suis dans le dur depuis un bon moment mais malgré tout je suis dans les temps que je me suis fixé, ça me motive. On quitte Hell Bourg par la route 3-4km de bitume c’est gratos tellement les autres kms sont difficiles… on arrive dans les chemins terreux par les cultures de chouchous et de cannes à sucre puis la nuit tombe… on rentre dans la 2ème nuit, les chemins ne sont pas trop techniques jusque Grand sable d’un profil montant il y a quand même quelques « coup de cul ». Puis on attaque la montée vers le col de Fourche qui nous fait enfin entrer dans Mafate. Cette montée est interminable, j’ai les yeux fixé sur mon altimètre ça monte mais il y a toujours une descente pour m’éloigner de nouveau de l’altitude finale du sommet. Me voilà enfin au ravitaillement de la Plaine des Merles, il reste 100m de D+ pour franchir le col de Fourches puis basculer dans la descente qui m’amènera à Marla (la tant attendue…). Ma frontale montre des signes de faiblesse juste au ravitaillement, je prend celle de secours (beaucoup moins bien), dévore quelques aliments sucrés et salés, fait le plein d’eau et repart motivé par le lit qui m’attend à Marla… la descente est bien plus difficile et longue que dans mes souvenirs, on l’avait parcouru en sens inverse lors du Grand Raid 2013. Un hérisson m’accompagne sur 50m de descente ! Le monotrace est typique de la Réunion : pierreux et technique. On passe par la plaine des Tamarins accueillis en musique par les bénévoles de la Croix rouge puis ça redescend jusqu'à une ravine que je traverse prudemment car les pierres mouillées sont glissantes. J’entends le bruit du village de Marla, il est 23h la nuit est belle et le ciel est dégagé, il fait doux. J’arrive enfin à Marla, 25h30 de course, 106ème km et 310ème au scratch. Je mange une assiette de pâtes et poulets grillés et je retrouve William qui m’a descendu un sac d’affaire de rechange, je prends une douche, me change et me couche…. Je ne dors pas vraiment mais je reste allongé 1h30. Je repars revigoré avec 2h de retard sur mon objectif mais plus motivé que jamais. Je traverse tranquillement Mafate en courant-marchant, par Trois Roches puis on arrive à Roche Plate. Je me restaure au ravito et rempli les gourdes à fond, on va attaquer la dernière grosse montée de l’épreuve le Maïdo, 1000m de D+ en 6km. J’attaque comme à mon habitude doucement et régulièrement, en discutant avec un autre coureur, il fait encore nuit, on voit toutes les lumières des villages Mafatais avec les frontales des coureurs qui trace le chemin entre deux villages, c’est joli !! A la moitié de la montée je ressens le besoin de faire une pause, j’ai le cœur qui tape fort dans la poitrine pourtant je n’attaque pas trop, ce doit être l’accumulation de fatigue déjà plus de 30h de course. Je repars pour encore 500m de D+, le jour se lève et la vue sur le cirque de Mafate apparaît, c’est splendide. Enfin le sommet, accueilli par les applaudissements des supporters, puis on longe la crête sur 2km pour atteindre le ravitaillement ou j’arrive en 327ème au scratch. Il reste 40km et tactiquement, c’est à partir de là que j’avais décidé d’attaquer et d’effectuer ma grande remontée dans le classement… Je me restaure et remplis les bidons, il y a 12km de descente pour 1700m de D- qui m’avait bien fait souffrir l’an passé, ce n’est pas particulièrement difficile mais cette descente est longue et monotone. La première partie est dans un sous bois, elle longe la crête du cirque de Mafate, on croise beaucoup de coureurs Réunionnais qui s’entrainent, ça anime, ils ont tous un petit mot sympa d’encouragement. Je subis la 2ème partie de la descente comme je l’appréhendais…avec ses marches irrégulières qui n’en finissent pas, j’ai les genoux et les quadri qui chauffent, je finis par descendre les marches façon crabe, histoire de soulager les quadris ! le soleil arrive et il chauffe fort, dommage le T-shirt noir… j’ai les bras qui chauffent, je suis obligé de mettre mes manchons noirs… pour éviter les coups de soleil. J’arrive à Sans Souci ou je m’arrête un instant déguster la spécialité du ravito : les crêpes.
5km sous une chaleur harassante pour atteindre le gros ravitaillement de Halte-là, on descend vers la ravine par une forêt brûlée, c’est un peu lugubre ! Puis on longe la ravine, je me sens plutôt bien et je prévois de faire un arrêt éclair au ravito pour en finir vite et gagner quelques places, je suis dans les temps de mon objectif, il est 10h00, je devrais ne pas rater l’avion retour de ce soir ! Ça me motive, mon temps est meilleur que l’année dernière malgré que la course est été rallongée de 10km. Je traverse la rivière des galets sur des grosses roches humides, je glisse… et je tombe dans l’eau… je suis furieux… je suis trempé, vu la chaleur ça fait quand même fait du bien…le photographe me demande si ca va, je ne me suis pas blessé (un peu dans mon orgueil…merde il a dû me photographier…) et oui !!!
… mais les chaussures sont gorgées d’eau, après 140km les pieds sont déjà bien abimés, il faut que je change de Trabucco. Ca me gonfle, je ne voulais pas m’arrêter au ravito maintenant je suis bien obligé ! 3km difficile dû à la chaleur et me voilà au ravitaillement de Halte là, je demande mon classement au bénévole pour la 1ère fois, je suis 294ème au 139ème km, je suis content... Je change rapidement de tenue et de chaussures, ouf un T-shirt rouge (merci S’cape) et je repars pour une montée de 400m de D+ au soleil, il fait vraiment chaud, j’appréhende déjà le chemin des Anglais, cauchemard de ma diag 2013… au bout de 5km on arrive à Chemin Ratineau, ravito rapide, je suis 257ème , motivant !!! Je me lache mais j’ai mal aux pieds mes chaussures me serrent trop, j’appelle William pour lui demander de m’amener une autre paire de Trabucco au prochain ravito. Je sens les ampoules qui viennent, heureusement on arrive à la Possession Ecole, je suis 262ème, j’ai pris un bon coup de barre, je suis allé trop vite dans l’euphorie de l’annonce de mon classement… Ouf William est là, je change de chaussures, je suis épuisé mais j’ai hâte de prendre ma revanche contre le chemin des Anglais…
je sens qu’il m’attend encore au tournant celui là et bien sur le soleil est là, il est 13h48, il tape fort. Et c’est parti… doucement mais surement en papotant avec une sympathique coureur d’Uzès qui joue sa 7ème place au classement femmes, je souffre moins qu’en 2013 mais ce n’est pas gratos !! On arrive au ravitaillement de la Grande Chaloupe, je suis 249ème et rafraichit par l’envie d’en finir. Il reste 13km de course, faut que j’envoie !!!! Il reste 900m de D+ réparti en 3 montées pas trop techniques mais pentues, mais il fait chaud… je prend une bouteille d’eau supplémentaire qui ne sera pas du luxe… j’attaque les montées sans ménager mon effort c’est la fin puis je sais que l’euphorie de l’arrivée fera que ça glissera tout seul dans la descente… Enfin Colorado, je suis 230ème, il reste 5km de descente… je remplis une bouteille que je garde à la main puis j’attaque cette dernière difficulté en compagnie d’un Malgache qui me propose d’ouvrir cette dernière descente qu’il connaît bien car 5 fois finishers !!! Je le suis… mais pas longtemps, trop bon descendeur pour moi… malgré tout je descends bien, je double quelques raiders. Tout au long de la descente on entend la musique qui vient de l’arrivée, on s’imprègne de l’ambiance, ça donne envie d’arriver !! Et enfin on atteint la route qui nous emmène dans un dernier km jusqu’au Stade de la Redoute. L’arrivée est émouvante, il y a beaucoup de monde qui applaudit, j’entre dans le stade, je savoure ces derniers mètres, très heureux de passer la ligne d’arrivée photographié par William mon précieux ravitailleur. Il m’a fallu 43h51 pour faire les 173km avec 10500m de dénivelé, 225ème au classement général.
WEEKEND FESTIVAL DES TEMPLIERS 2014
C’est sous un soleil extraordinaire pour une fin octobre, que toute une bande de Tri-Aventurier (avec famille et amis) s’est donnée rendez-vous pour le Festival des Templiers, à Millau.
Une multitude de courses sont proposées et tout le monde y trouve sentiers à ses chaussures.
Notre DD (Pascal) a lancé les hostilités vendredi à 4 H du matin avec L’Endurance Trail et ses 102 km pour 4 800 mètres de dénivelé positif (D+).
Le samedi est très fourni avec quatre courses : Delphine, alias Tigrou, se lance sur la Mona Lisa (26 km-1 000 m D+) ; pas le temps de souffler puisqu’une heure plus tard, Ophélie, Delphine (le doc) et Dominique arpente les monotraces du Marathon des Causses (38 km-1 600 mD+). Dans le même temps, Isa Dall'o (ancienne Tri-Aventure) ainsi que Nathalie avalent les 20 km pour 700 m D+ de la VO2 Trail. Place ensuite à nos ados qui ont fait très bonne figure avec Doriann sur le Trail des Troubadours (12 km-600 m D+) puis Pierre, Gaston et Victor sur le Kinder Trail et ses 3 km courus tambour battant.
La journée touche à sa fin, coureurs, suiveurs et supporters sont bien fatigués. Il est temps d’aller prendre quelques heures de sommeil puisque dimanche à 5h15, en clôture de ce merveilleux weekend, s’élancent Julien, Renaud, Florent, Lilian, Benoît Lasjaunias, Jacques, Stéphanie, Bernard, Benoît Gaudin, Diniz (Hervé), Lucky Luc (l’homme qui court plus vite que son ombre) et TiBen (c’est bon, je n’ai oublié personne ?! Ouf !) pour Le Grand Trail des Templiers (76 km-3 600 m D+).
Un peu comme à la fin d’Astérix, tout se termine autour d’une table où ce joli petit monde partage des pizzas (désolé, pas vu de sangliers pendant les courses !) et quelques cervoises chaudes (pour la récup’ bien sûr !).
Un grand bravo à tous les participants ; un énorme merci à nos familles et accompagnatrices qui ont subi nos longs et répétitifs entraînements puis qui ont encore donné de leur personne pour que ce weekend soit mémorable.
Nous vous donnons rendez-vous le 23 mai 2015 pour une autre sortie club. Cette fois-ci, juste au-dessus de Millau, à Chanac en Lozère. Il y aura des courses pour tous.
LES TEMPLIERS 2014 : RETOUR DE CROISADE - TOME 2 Par TIBEN
Un an après, me voici de nouveau à Millau, terre de trail. Une pensée pour David qui, cette année, ne nous a pas suivis dans l’aventure mais qui nous a lancé dans le bain.
Même gîte à deux kilomètres du départ avec une belle brochette de copains. D’autres sont un peu plus loin pour passer quelques jours en famille. C’est ça également le trail, ça donne une excuse pour s’évader avec ceux que l’on aime !
Ce week-end s’annonce agréable avec un ciel bleu azur et un fond d’air frais, juste ce qu’il faut.
Une petite nuit de quatre heures puis direction la ligne de départ où il y a déjà beaucoup de monde. Des trios se forment (Jacques avec Benoît le Raideur et Lilian, Luc et Hervé prennent soin de Julien dit l’Ado tandis que je pars avec Renaud et son pote Flo). Nous sautons les grilles pour être correctement placés et ne pas être englués lors des premières difficultés (ah, rien ne vaut l’expérience !!).
La musique d’Era et les fumigènes libèrent une marée humaine de 2450 frapadingues (il faudra cinq minutes pour que tout le monde franchisse la ligne de départ !).
Pas échauffé, les 3 km de bitume puis la première difficulté me brûlent déjà les quadriceps. Le premier quart se fait sur un bon rythme. J’arrive avec mes deux acolytes au premier ravitaillement où la foule est en délire, les gens crient, font sonner des cloches… Quelle ambiance ! C’est beau ces supporters, ravitailleurs, travailleurs de l’ombre qui sillonnent les routes et attendent nos différents passages en espérant ne pas nous avoir ratés (en même temps, nous ne sommes pas très rapides, alors ça laisse de la marge !!!). Ils mériteraient eux aussi une médaille.
Renaud commence à avoir des crampes alors que nous n’avons pas effectué un tiers de la course ; il me laisse partir avec Flo. Le trio devient donc duo à partir du deuxième ravitaillement. Après ces 33 premiers kilomètres, il en reste encore 43 et c’est maintenant que la course débute vraiment.
Flo et moi rejoignons le groupe Jacques, Benoît et Lilian et prenons quelques nouvelles ; Jacques est embêté par son genoux et le syndrome de l’essuie-glace. Mais vous connaissez Jacques, ce n’est pas ça qui va l’arrêter, il sera finisher !
Forcément, mes quadriceps ne vont pas mieux mais la douleur augmentant, à force d’être présente, je m’y habitue, elle fait partie de moi, je l’apprivoise.
Pour cette 20e édition, les organisateurs nous font passer dans des endroits aussi insoupçonnés que magnifiques.
A partir du km 50, beaucoup de gens marchent. Mais notre binôme fonctionne à merveille et nous descendons jusqu’à Massebiau où nous attendent nos supporters et le dernier ravitaillement d’eau juste avant la montée de la ferme du Cade aux alentours du 62e km.
Benoît, après une grosse partie en solitaire et au prix d’un effort intense, nous rejoint. Nous terminerons de souffrir tous les trois ensemble.
Pour cette montée au Cade interminable, Flo prend les commandes et nous hisse sur 3 km et une pente à plus de 15% en une heure. Après cette dure ascension, le moral des troupes est tout de même très bon, surtout après une bonne soupe servie par les gentils bénévoles !
Après une autre cote, où l'utilisation des mains est nécessaires, et la fameuse grotte du Hibou, nous descendons la dernière descente vertigineuse à tombeau ouvert pour ne pas dépasser le temps que j’ai mis lors de l’édition précédente (c'était mon challenge, en secret !). Contrat rempli en 12h49, soit 2 minutes de moins que l’année dernière mais avec, à mon montre, 3.6 km de plus et 400 m D+.
C’est quand même étrange un trail long, le temps suspend son vol… J’ai l’impression de n’être parti que depuis 5-6 heures. Mais je suis quand même bien content d’être arrivé !!!
MERCI LES GARS ! PAR TIBEN (Maxi-Race 2014)
ur une idée un peu folle de Luc et Hervé, une sortie club est proposée, sur le weekend de l’Ascension, à l’occasion de la Maxi-Race.
Les Tri-Aventureurs sont très bien représentés avec pas moins de 43 personnes. Nous nous rendons à proximité d’Annecy (Haute-Savoie), célèbre pour son lac long de presque 15 km et entouré de ses belles montagnes. Un cadre merveilleux pour des trailers qui ont hâte d’en découdre sur des distances allant de 15 à 86 km.
Notre point de chute se situe à Lathuile, proche de Doussard, dans des mobile-homes. L’ambiance est conviviale et les tables se rapprochent pour des repas pris en commun.
Vendredi soir, veille de départ pour la Maxi-Race, les trailers de Tri-Aventure se préparent (certains sont déjà prêts depuis longtemps, pendant que d’autres font et défont leur sac, se demande ce qu’ils doivent porter) et l’on ressent déjà la tension monter ; ça psychote dur !!
A peine quelques dizaines de minutes de sommeil (ou pas…) et il faut se rendre à Annecy le vieux pour un départ à 3h00 du matin (un grand merci à Stéphane pour s'être dévoué à nous emmener si tôt). Une belle boucle de 86 km et 5300 m de dénivelé positif que je vais affronter avec quelques autres barrés…
Souvenez-vous d’un slogan d’une grande marque de sport qui disait « Just do it ». En français, littéralement, ça donne « Juste fais-le ». Ils en ont des bonnes les publicitaires ; comme si faire la Maxi-Race était simple comme « bonjour ! ». Toujours est-il que nous avons signé, alors nous nous alignons bien sagement derrière la ligne de départ. Du fin fond de la nuit, les montagnes nous dominent. Espérons que ce ne soit pas dans tous les sens du terme.
Pendant la prépa, avec Renaud, nous décidons sans avoir à vraiment le dire (comme si ça allait de soi), de former un binôme de choc (et des chocs, il y en aura !) et de boucler la boucle comme un seul homme.
Après avoir paradé sur la piste cyclable du lac, la montée du Semnoz, première difficulté, nous attend. 1800 coureurs s’entassent dans cette montée pas très compliquée mais d’une longueur de 15 km. Difficile de prendre notre mal en patience car ça monte très très doucement (encore un problème de placement sur la ligne de départ ; il faudra corriger ça pour les Templiers, hein Renaud !). Nous remontons beaucoup de monde en débordant sur les côtés. Lilian puis David nous emboîtent le pas. Arrivée presque en haut, il y a encore un peu de neige. Mais vite, vite, le soleil se lève et il nous faut arriver en haut du Semnoz pour profiter de ce fabuleux spectacle (il n'y a pas que la course, il y a aussi la chasse aux photos!). Dame nature nous réserve une vue imprenable sur un lit de nuages d'où pointes les sommets des montagnes alentours alors que le soleil monte dans le cieL
Ce panorama nous réchauffe le cœur et une bonne soupe le corps tant il fait froid là-haut.
Seul le binôme subsiste au premier ravitaillement et nous descendons à une vitesse au-delà de la moyenne autorisée (profitons qu'il n'y a pas encore de radars sur les sentiers!). C'est grisant, mais peut-être nous sommes nous un peu enflammés (nos douleurs de fin de courses sont-elles le fruit de cet effort et de la première montée… ?). Pourtant, nous savons tous les deux qu'il faut arriver au premier marathon à peu près « frais » car le deuxième est encore plus dur.
Un énorme coup de barre surgit entre les kilos 28 et 33 (après débriefing, Seb aura exactement le même ressenti au même endroit!) ; je n'ai qu'une envie, DORMIR ! Il m'est très difficile de ne pas fermer les yeux. A ce moment-là, je suis juste un mouton ! Je paie cash la nuit blanche et la très mauvaise nuit d'avant.
La descente me réveille ; nous rattrapons Lilian (notre éclaireur lol) et arrivons à mi-course, à Doussard, où un gros contingent du club nous attend ici ou là ; j'ai la banane et je saute même comme un cabri pour interpeller Stéphane (pshit ! Envolés les petites douleurs).
Renaud et moi repartons avec David, Hervé et Luc (Lilian coince un peu et repartira un peu plus tard) pour le col de la Forclaz.
Je pars devant et j'emmène mon compagnon de route jusqu'au sommet du col, où enfin, le lac s'offre à nous ! Le moral est comme le temps, au beau fixe ! Et nos suiveurs toujours aussi présents.
Les douleurs que nous ressentons depuis quelques temps commencent à se faire plus présentes : tendons d'Achille pour Renaud, douleurs musculaires aux tibias pour moi (périostite me dit l'essuie-glace au genou droit pour nous deux.
Il nous reste environ 30 kilos et je sais que la fin va être très dur ; mais coûte que coûte, il nous faudra finir et avant la barrière horaire qui est de 18 heures de course.
Au troisième et dernier ravito, à Menton Saint Bernard, nous repartons avec Lilian qui joue au yoyo avec nous. Nous abordons la dernière côte. Et que fait un yoyo une fois en bas ? Et oui, il remonte de plus belle ! Notre jeune chien fou se fait à nouveau la belle dans la côte du Mont Baron. Renaud a son tendon qui siffle dans cette dernière montée et je sais que mon tour va suivre pour l'ultime descente de 4 km pour au moins 15%. La fatigue pointe mais la tête et l'état d'esprit vont bien tout même.
Quelques hectomètres avant d'arriver au Mont Verrier, nous retrouvons Lilian, garé sur le côté, qui ne se sent pas très bien. Au diable le chrono et le temps que nous nous étions fixé ; nous ne l'abandonnerons pas, l'esprit club est plus fort. Je ne le sais pas encore, mais il me sera d'une aide précieuse... Après quelques minutes, nous repartons tous les trois pour ne plus se lâcher. Une vraie équipe de bras cassés ! Le trio sert les dents et Renaud qui est le plus frais (ou devrais-je dire le moins atteint!) donne la cadence.
Nous basculons dans la descente menant à la délivrance et pour ma part, à ce moment-là, ça devient un calvaire. Mes tibias me font un mal de chien, je ne peux plus courir et chaque pas est une douleur. Il nous reste un peu moins de deux heures pour arriver mais je me demande quand même si on y va arriver ; j'irais presque plus vite en marche arrière (certains l'ont fait il paraît!). Dans cette pente chaotique, Lucky, emmené par un Diniz (Hervé) des grands soirs déroulent vers l'arrivée (je suis heureux pour eux). J'enrage de ne pas pouvoir les suivre sur mon terrain de prédilection. Lilian, qui pourtant n’est pas au mieux, ne cesse de m'encourager et je ne lâche rien. Je boucle les 4-5 derniers kilomètres en 1h30 ! Du jamais vu !!
En bas de la descente, l'équipe de France et Manu nous attend et nous encourage. C'est sûr, nous serons finisher. C'en est trop, je craque totalement et je chiale comme un enfant ; des larmes de joie, de souffrance...
Encore deux kilomètres à courir (car il faut faire bonne figure pour les personnes qui sont présentes sur le parcours) et se sera la libération. Encadrer par mes deux copains de galère, rien ne peut plus m'arriver. Le tapis rouge est encore déroulé : FINISHER. Ouf ! Aïe (aussi !!!)
I did it ! (je l’ai fait !)
Durant cette course, un binôme est né et un trio, peut-être, est en devenir... Merci les gars !
Le côté humain a pris le pas sur le côté individuel de la course à pied.
WEEK-END D’EXCEPTION. MAXI RACE 2014 par HERVE
Au début, c’était 3 copains, une soirée, une bière ou deux, voire plus. Au boulot, l’ami Sylvain qui me parle de la Maxirace. Top là, pour la Maxirace 2014.
Nouveau dans le club, je fais un mail à David pour dire que l’on souhaite participer avec TiBen et MonLuLu et je voulais savoir s’il existait une démarche pour informer les membres du club.
En parallèle, je me mets en recherche de location de gite, genre 10 personnes. Je passe les détails mais au final 43 inscrits sur les différentes courses !!!!!:
- Maxi race : 15
- Marathon : 20
- Femina : 2
- Jean Lain : 6
Finalement, il est décidé de prendre des mobil homes pour une gestion plus « personnalisée » et ce choix s’avérera fort judicieux. Bien sûr reste quelques couacs avec les modifs de dernières minutes mais je tiens à remercier Christian qui m’a beaucoup aidé dans cette aventure (y compris les états des lieux des mobil homes le dimanche après-midi après sa course)…
8 mois d’entrainement pour arriver au bout de la Maxirace ?! Une folie ?! J’ai fini les 36km de l’Impérial pas très frais en 4h59mn en septembre 2013.
La décision étant prise, reste à se mettre en quête de temps libre pour l’entrainement, fini le bricolage dans la maison, finies les grasses matinées. Merci beaucoup à ma famille et à mon amoureuse.
Beaucoup de sorties le dimanche avec JC à la baguette. Tu nous as manqué mon bonhomme
2 Stages de programmés en Haute-Savoie.
Stage n°1 : Dans ma famille à Taninges à 10km des Carroz. Chouette David Tagada sera là le 1er jour de ma prépa. Coup de tel, c’est OK, j’attaque ma formation. Je ne vous expliquerai pas les techniques de montée mais encore moins les techniques de descente, j’ai fini la Maxirace avec des quadriceps de jeunot !!!!Merci David. Donc 1er stage 100km et 7000m de D+.
Stage n°2 : 5 j de repos plus tard et 1 séance de PPG façon para et 2eme stage au Carroz avec Isa, Delphine, Doux Jésus (Eric) , David Tagada, Lado (Julien) et Captain America (Jack). 1 sortie de folie avec DJ à la manette, 5700m de D+ et 100km. Je passe les hamburgers maison, la mousse au chocolat, la crosiflette… (Merci Isa), pas 1kG de moins. Super Week-end.
Après ça, le doute, la fatigue, problème de chaussures et les entrainements sur la fatigue permanente…
Jeudi 29 mai 2014, départ de la maison, arrivés à Doussard vers 15h après un McDo le midi. Le repas préféré des enfants. Depuis 3 jours, je leur impose nouille midi et soir Ils ne savent pas qu’il reste 2j de pâtes avec le même régime. Donc ce sera mon cadeau de la semaine.
L’arrivée des trailers sur le camping se fait régulièrement, on prend nos marques.
Repas, dodo, pétanque, un petit tour à la piscine, tout est bon pour attendre le départ.
Vendredi 30 mai 2014, repas, dodo, piscine avec les enfants, inscriptions à Annecy, sieste de 20mn, ce n’est pas grave, je me rattraperai ce soir, me dis-je. Couché vers 22h, impossible de trouver le sommeil, je me lève, je bois un truc chaud, je me recouche, je m’assoupis et mon amoureuse me réveille. Il est 1h30 : il faut se préparer.
En principe le sac est prêt, reste les pansements…
C’est parti, quoi Tagada ? Tu as oublié ta tête ? Ah non que la frontale, ça va, alors en route !!
Lilian, Renaud, MonLuLu et TiBen... on se place en fin de peloton, on a perdu les autres.
Départ en douceur et je reste avec MonLuLu jusqu’en haut du Semnoz, la montée se fait à la queue leu leu, arrivée en haut, on croise Alain. Pas en forme.
Paysage splendide, on prend une photo, une soupe, on recharge les bidons et on repart.
Apres 20-25km, pas de jambes, envie de dormir, le doute s’installe, je dis à MonLuLu de partir et on verra plus tard. J’avance tranquille, je me dis que j’ai loupé ma prépa, pas le moral !!
Pas possible, je me suis trop entrainé pour abandonner. Je me sens moins bien qu’après le Crève-cœur de 23km réalisé le mois dernier ! OK, je change d’optique et j’adopte la positive attitude qui me suivra après tout le long de la journée. Je me répète que c’est juste un coup de moins bien et que ça va revenir. Rester humble sera la devise du jour.
Je me cale derrière des coureurs et j’avance. Il n’y a que dans les descentes où tout va bien. On me demande comment je fais pour descendre si vite ! Hopopop, c’est le secret du Club. J’en profite pour croiser Olivier qui me dit profiter du paysage compte tenu de son état de forme
Arrivé à Doussard, 44km, record de l’impérial battu !! Je suis content de revoir MonLuLu, TiBen, Rino, Lilian et David Tagada. Je m’assois et j’ai l’impression d’être un professionnel, plein de personnes pour m’encourager et me ravitailler. J’en ai besoin. Les 2 km de bitume précédant le rav2, ce n’est pas terrible pour mon moral.
Je me sens comme un coq en pâte. On repart tous ensemble. Rino et TiBen semble en forme, ils prennent de l’avance.
Arrivé au col de Forclaz, une mauvaise bonne idée surgit de nos cerveaux ramollis : une bière à la terrasse d’un café, voir un Monaco !!! Après l’évocation de l’idée à Isa, Bernard et Martine, supporters devant l’éternel, du genre scouts toujours prêts. Je crois qu’Isa nous a un peu grondés. Donc pas de bière, un peu d’emmental en direct, un coca et une compote. J’en profite pour ravitailler mon garde-manger d’emmental et compote.
C’est reparti, le moral gonflé à bloc. Même plus mal.
On monte, on se pose, on repart, on pose, on discute avec les autochtones (très sympa), on dirait une sortie du dimanche avec 60km dans les jambes et on attaque la descente vers Menthon. Je lâche Luc dans la descente en me promettant d’attendre à Menthon. Au passage je ravitaille Tagada qui est parti avec sa B… et son couteau (Je t’aime mon fraisier). La fringale me gagne. David et Lilian sont devant.
Arrivée à Menthon, on approche de la fin, il reste 4h30 pour être finisher. Je connais la fin du parcours pour l’avoir reconnu avec mon fils Doriann 1 mois et demi avant. Si prêt du but, les nerfs lâchent, c’est presque gagné, je veux finir avec MonLuLu mais où est-il ??? Je suis pris de panique, le cerveau fait des bulles, l’altitude peut-être, lol. Il est 16h57 quand on repart. Je suis fatigué mais fixé sur l’objectif, finir avant 21h, rester humble, ne pas s’emballer. J’ai un coup de moins bien mais ça va revenir. MonLuLu est à la culotte, il suit et pour une fois on ne parle plus, pas une perversité à raconter… Je monte tranquille, on nous double, pas de panique, ça va revenir. Je me le répète constamment.
Et c’est vrai, la forme revient. Merci aux heures d’entrainements passés, ça paye ! On monte, on descend, on enchaine, on oublie la douleur. On est surpris de croiser TiBen, Rino et Lilian. Figé sur l’objectif, j’enchaine. TiBen me dit qu’ils sont fracassés, à peine un coucou... Pardon les copains... J’ai rêvé de l’arrivée, je ne pense plus qu’à ça !!!
Ne reste plus que les derniers raidillons genre « il faut les chaussons d’escalade » et la descente très technique au début et très roulante sur la fin. On approche, 2km de bitume le long du lac, MonLuLu m’attend.
On finira ensemble !!!
PS : Un merci particulier à Stéphane pour sa disponibilité
MON UTMB PAR DAVID
Quel souvenir inoubliable !
Pour diverses raisons, tout d'abord :
- Une préparation à l'arrache comme je les aime 3 semaines 1/2 sur les Carroz vers Cham
- Gros volume 450km 33000m+ en moyenne 5h/j
- Dans une forme exceptionnelle sans douleurs
- Une perte de poids rapide de 10kg
- A l'écoute de la moindre fatigue 1 jour/semaine de repos
- Comme chaussure la Pure Grit Brooks à l'essai depuis Janvier aux entraînements du jeudi
Nous allons revenir sur tous ces points :
Je décide de faire la même prépa que l'année dernière à l'UTMB cela m'avais bien réussi 22000m+ , je vois avec étonnement que je peux faire mieux 33000m+ , 3 fois UTMB dans les jambes en distance et en dénivelée , rien ne peu plus m'arrêter alors , ni doute , ni peur sur mon physique , tel était mon état mental.
Absent de toutes les obligations qui m'accompagnent toute l'année, avec comme seul objectif , reprendre possession de mon corps que je maltraite toute l'année , une parenthèse bienveillante, une vrai pause psychologique. Je sens bien que cela devient essentiel , si je ne veux pas me perdre dans mes choix, ma santé, mes priorités, ma ligne de conduite .
Concernant ce volume si important, je ne m'isole pas, bien au contraire, je multiplie les rencontres et alterne des sorties rando-trail de jour comme de nuit. Isa m'accompagne sur la plupart de mes sorties, Eric, Fred, Pascal, Christophe, Michael, tous m'ont permis de ne pas subir ces interminables sorties et m'ont fait partager des moments plus qu'agréables, je n'en dirais pas plus...
Physiquement , je sens mes cuisses se durcir, se raffermir. J'aime cette sensation, d'ailleurs, je suis toute l'année à la recherche de cela, jadis présent. J'ai compris que mon physique avait besoin de la montagne pour se reconstruire et de ce fait aborder confortablement des situations gargantuesques .
A mes pieds, cette chaussure si légère la Pure Grit, je me rappelle l'avoir essayée en plein hiver chez Christophe de chez Brooks, mon pied l'a tout de suite adoptée, mais moi je reste sur mes inquiétudes, face à ce courant minimaliste qui envahit nos idéologies sur ces réels pouvoir d'apprentissage des informations sol-pied. Je n'étais à ce jour qu'un observateur aguerri sur cette mode, et soudainement devenant acteur, perplexe et attentif. Timidement, j'ai commencé à la porter le jeudi soir, pour des séances actives, puis dans de nombreuses sorties sur nos sentiers bleus. Je dois dire que son comportement, indéniablement parfait, sensation et réactivité du pied comme jamais connu, bravo, bluffant !
Me voilà donc parti à la montage avec elle dans mes bagages, à la conquête de ces chemins escarpés, tel un toréador .
Sa fragilité s'est très vite vue, légèreté ne rime pas avec solidité . Son comportement précis, proche du sol, m'a convaincu dans mon choix de courir l' UTMB avec, test encore jamais tenté, sur une telle distance. J'aime bien m'accompagner de choix insolites, déplaçant ainsi ma concentration, cela permet la présence d'un certain point d'incertitude, dans cette lourde quête ou de préparation dont tu prends le contrôle, il y a besoin de lâcher prise.
Le Jour J: UTMB si je te tiens !!!!
Un comité accompagnant sur place et virtuel par le suivi live coureur et de nombreux messages de soutien par sms me touchaient, donc je partais à plusieurs dans ma tête.
Fred me lâche 1/4 heure avant le départ me plaçant à la 2000ème place avant le départ, la musique résonne, moment solennel qui m' envahit d'émotions , prêt à accomplir ma destinée, ce jour tant attendu.
Pour ma part, aucune pression, je démarre très lentement, me faisant même énormément doublé. Des rencontres, Lyse, Isa et quelques patients eux aussi coureurs, tout ça super me libèrent du temps qui passe lentement .
Sur le bas côté de la route des encouragements, Eric et Catherine, Clément puis plus loin Laurent, merci à vous.
Premier ravito 1600ème, voilà que commence mon ascension dans le classement, même stratégie que l'année dernière, lente mais sûrement qui sera vraie, durant tout le parcours pour finir 220ème sur 2300 partants dont 487 élites , en 32h50mn. 1/3 en marchant dans les cotes, 1/3 en dévalant les descentes et enfin 1/3 en courant sur les magnifiques plateaux ou vallées.
Les moments forts de la réussite de cette performance : le soutien logistique d'Isa, Fred, Camille, mon frère Michaël et son ami, présent à tous les ravitos, de jour comme de nuit.
Le temps exceptionnel bleu et frais ainsi que des temps de récupérations importants 1h30 sous forme de massages par mes étudiants présents sur Courmayeur puis Champex . Tous m'ont permis de repartir détendu , relâché et encore plus, avec cette envie d'avancer, de finir et de clôturer ce moment fort de ma vie.
Un grand merci à tous ceux qui m'ont suivi, tard dans la nuit, avec une arrivée à Chamonix à 1h30 du matin le dimanche.
Ca a été une vraie aventure humaine et collective, à la recherche de ses propres limites, pour info la chaussure a rendu l'âme!
Finisher UTMB
CHRISTIAN, SON PREMIER 50 KM AU TRAIL DES MOULINS, LE JOUR J, THE D DAY...
Mon premier 50 km
Voilà le récit de mon premier 50 km que j’ai failli rater….
Et oui, même en voulant le faire exprès, je pense que je n’y serais pas parvenu.
En fait, le plus marrant dans cette histoire c’est l’avant de la course, quoique le pendant est pas mal aussi… Mais si je devais remporter l’oscar, il serait pour l’avant….
Donc inscription au « trail des moulins de 50 km » dans le 91, à Mondeville deux mois avant la course… Cette course se déroule le samedi 06 juillet 2013 à 13 heures… Et retenez bien cette date car c’est très important pour la suite, vous comprendrez plus tard….
Cette distance était pour moi un test car l’année prochaine avec Etienne et Daniel on va faire la TGV….
Donc je devais savoir si je tenais la distance et surtout au-delà du marathon….
Préparation tranquille et pépère de cette course…
La date approchant, je mets à jour mon téléphone avec la date du trail… Et je saisi la date du 07/07/2013…
Et là commence le drame qui se terminera bien quand même.
Une semaine avant, tout le monde m’encourage et me parle du samedi pour la course… Et moi, sans sourciller avec un aplomb du tonnerre « Mais non c’est Dimanche….. »…. Et personne ne pense à me dire que non.. C’est samedi…
Le jeudi, je commence donc le célèbre « 3 RP / 3 J » (3 repas pâtes sur 3 jours)…. Et bien pour une fois, le petit déjeuner « pâtes » et bien c’est pas bon…. Comme la tarte au concombre…. Je sais c’est facile…
Jeudi soir, sortie club pépère pour moi, je ne veux pas m’épuiser…. Ce serait ballot… et on me demande comment je vais pour le 50 km et on me reparle du samedi… et comme la dernière fois, je dis « Mais non c’est dimanche…. ».
Le vendredi soir, je prépare ma liste de course pour aller à Ikéa le samedi matin et me dit, tiens j’en profiterai pour aller chercher mon dossard à Mondeville comme ça, dimanche j’irai pépère à la course… Je décide donc d’y être pour midi environ… Et cette heure est très, très, très importante….
Samedi matin arrive, je me lève et glande un peu avant de déjeuner et de prendre mon « petit déjeuner » pâte…. Il est donc 9h30 quand je mange mon plat de pate…. Je traine et je regarde sur « Mappy », le chemin pour aller à Mondeville.
Je pars de chez moi vers 11 heures….
Juste avant de partir, je reçois un sms m’encourageant pour la course et me souhaitant bon courage pour cet apm… Et là, ma réplique habituelle…. « Mais non c’est demain….. oui c’est plus dimanche…. » non mais….
J’arrive à Mondeville vers 11h35 et bizarrement, le parking est déjà plein…
Tiens, bizarre me dis-je, tout le monde est venu en même temps que moi chercher son dossard…
Fait troublant, en fait premier signal d’alerte que je ne déchiffre pas, les gens sont déjà en tenue… et avec leur dossard accroché, je me dis tiens ils sont bizarres…. Puis j’en vois d’autres… Et puis j’entends l’animateur prévenir qu’aujourd’hui le samedi 06/07 la chaleur est là… Il faut donc boire beaucoup durant la course….
Et là, je commence à douter et me dit « OH LE CON… C’EST PAS VRAI…. MAIS OH LE CON »…
Je vais donc voir l’animateur, et lui pose la question fatidique… «
Euh, pardon, excusez-moi, je vais vous paraitre « débile »… mais la course c’est aujourd’hui et pas demain »… ET LA, LE BLANC DE L’ANIMATEUR …. MAIS SURTOUT SA TETE
Et il me dit « AH OUI, C’EST AUJOURD’HUI LA COURSE …. C’EST LA PREMIERE FOIS QU’ON ME LE FAIT CE COUP-LA »…
Et là tout s’effondre…. MAIS LE CON, LE CON …J’y crois pas, comment j’ai pu me planter comme ça….
Enervé, je retourne à ma voiture car j’étais venu en tenue décontractée et sans affaire…..
Et bien sûr, qu’est-ce que j’entends au micro… « C’est la meilleure, on vient de me demander si la course c’était bien aujourd’hui et pas demain, oui je confirme la course c’est aujourd’hui… »
Je retourne chercher mon dossard et prend la décision de rentrer chez moi et de revenir car ce 50 km sera fait quoiqu’il arrive…. Je suis trop énervé pour ne pas courir….
Il est midi et je récupère donc mon dossard, puis je demande à l’animateur qui me reconnait de suite, remarque vu ce qui je lui ai demandé, je suis catalogué et fiché…. « Si je rentre chez moi (à 30 mn qd même) et que je reviens je peux courir »…. A ce niveau je m’en fous de la réponse, j’ai décidé de faire l’aller-retour et de faire cette course…. Et là, délivrance, il me dit que oui….
Donc je retourne chez moi pour me changer en respectant les limitations de vitesse bien sur… Vu que je suis à la bourre, 5mn ou 10 mn de plus….
12h35 j’arrive chez moi, me change, prépare le camelbag, le balladeur, la montre, le portable avec les numéros en cas d’urgence et deux bananes que je prends pour le ravitaillement… et un morceau de gâteau sport que m’avait donné Sandrine pour le prendre avant à l’origine… Bah là ce sera pour le dessert après la course….
12h55 je pars de chez moi… Tiens le départ c’est à 13h00, dans 5 mn quoi… je serais à la bourre…. Pas grave….
13h20 j’arrive à Videlle 5 km avant Mondeville et je vois le flot de coureur passer devant moi… dire que je devrais être avec eux… Et que je suis dans ma bagnole… OH LE CON… OH LE CON Je demande à la bénévole présente au carrefour… Vous serez ici dans environ 40 mn….. Et là surpris, elle me dit oui pourquoi ? Bah vous allez me voir arriver en courant seul car je suis grave à la bourre…..
Et là, un petit sourire et elle me dit, passer vite fait entre deux flots de coureur pour prendre le départ… Merci et a tout à l’heure.
13 h 30 j’arrive à Mondeville, me gare vite fait et direction le départ de la course…. Et là il n y a plus grand monde, un bénévole qui me voit et n’en crois pas ses yeux et une personne chargé du chronométrage… Je lui demande si je peux partir et il me dit que oui….
Mon départ a donc lieu à 13h40 soit 40 mn après le départ officiel…
Mon état d’esprit, comment dire… Si je pouvais m’étrangler, me pendre, me « tarter » la face et bien sûr me traiter de tous les noms possibles et inimaginables, et bien le voilà mon état d’esprit… Je prends donc le départ de la course et commence à partir rapide bien sur… stop, me dis-je, c’est un 50 km et pas un 10km… Donc pas d’emballement, de toute façon je suis à la bourre, je suis seul avec ma musique et les champs… Ah oui, les champs durant les 4 premiers km… Et bien j’ai rien vu passer et le fait d’être seul, pas vu passer non plus….
Le balisage est superbe, impeccable… Je ne peux pas me perdre…
Côté temps, magnifique… Soleil et pas trop chaud pour le moment, un petit vent frais se fait sentir de temps en temps….. Je m’hydrate bien et j’ai trouvé un moyen pour ne pas avoir soif, dès qu’une nouvelle chanson démarre sur mon balladeur, hop une gorgée….
Mon allure de course est correcte et j’avale les km... Oh l’autre, comment il se la raconte….
Malgré mon énervement encore présent tout de même, je m’emballe pas….
En moyenne 6mn au km… Et j’arrive à Videlle, et là la bénévole me reconnait et me souhaite bon courage… Début des bois et fin des champs… je monte, je descends et je cours….
Arrivé au 10ème km, je vois un bénévole qui est vraiment surpris de me voir… Retardataire me demande t’il ? Oh si vous saviez… alors je lui raconte ma boulette, je ne suis pas à 5 mn maintenant… En effet, il rigole bien… Ah celle-là c’est la première année qu’on me l’a fait… C’est vrai, vaut mieux en rire…
Temps de passage au 10ème km : 1h01 – moyenne de course 6mn 07sec, c’est normal c’était principalement des champs et début de forêt.
Au 12ème km environ, bifurcation pour prendre soit le 25 km ou le 50 km… et dans le mille Emile, je prends la direction du 50 km non mais… je ne suis pas là pour faire un 25 km…. Et surtout maintenant…
J’arrive au poste de ravitaillement, des gens sont étonnés de me voir… Et déjà là, deux personnes ont abandonné et attendent une voiture car ils sont mal... Coup de chaud…. Je remercie les bénévoles et leur dit chapeau pour le balisage… Il est impeccable... Impossible de se perdre leur dis-je... Et bien si, il me dise qu’il y en a qui se perde…..
Vers le 15ème km, je dépasse une concurrente, enfin je vois du monde…
YES….. Et là une belle côte devant moi… La vache, c’est sortie du fond du cœur et la concurrente me dit, en effet la vache… En haut de cette côte, une « guérite » (enfin une cahute en pierre quoi…) de l’aqueduc... Je pense à Etienne en voyant cela…
Temps de passage au 20 km : 2h11 (pour 10 km 1h10) – moyenne de course 6mn 55sec et je vais bien… Je gère correctement la course et mon allure me convient parfaitement…
La chaleur commence à tomber mais pas de souci particulier et toujours ce petit vent frais…..
Je commence à récupérer et à dépasser du monde régulièrement… Cela fait du bien au moral… Vers le 25ème km, une petite gêne se fait sentir au genou droit…. Surtout dans les descentes… Pas gênante pour le moment, car cette gêne m’arrive régulièrement mais généralement c’est vers le 18ème ou 20ème… Je me dis que c’est aussi la chaleur et le terrain qui génère cela. Donc no souci. Tout va bien.
Temps de passage au 30ème km : 3h27 (pour 10 km 1h15) – moyenne de course 7 mn 28sec Et petite astuce pour ne pas avoir le coup de bambou avec la distance sur ma montre, en fait j’ai choisi un écran avec le tour en cours. Donc je ne vois que par 10 km…
Et yes c’est trop bon pour le moral, car je ne vois pas la distance totale…. Et le temps surtout le temps…
Débute alors une partie du circuit avec montées et descentes qui commencent à me titiller le genou. La gêne devient un peu plus gênante et « douloureuse » à certain moment…. Je décide donc de marcher plus souvent pour soulager mon genou et de reprendre la course dès que je me sens mieux… Les km commencent à se faire sentir aussi au niveau des cuisses mais côté moral impeccable. Et pas de sensation de malaise et pas de mur (35ème km).
Je bois et manges à tous les ravitaillements… Je commence aussi à en avoir un peu marre des montées et des descentes et ce genou qui fait des siennes…. Mais je continu pas grave…..
Vers le 38ème km un ravitaillement d’eau et là quelques coureuses et coureurs sont là… On boit on discute un peu, on mange salé…. Un bénévole me reconnait et me dis, vous êtes bien remonté car vous êtes dans les 100 premiers (sur 120 environ)
Temps de passage au 40ème km : 5h07 (pour 10 km 1h40) – moyenne de course 9mn 55sec – Le genou se fait sentir… le bougre…
Et je commence à me dire « vivement les champs et le plat » marre de la forêt… Il ne va pas bien le gars… Mais franchement je suis sérieux…
Après 5h19 de course, distance marathon atteinte… débute pour moi une distance inconnue… Et là, plus de gêne au genou (depuis 20 mn déjà)…. Plus rien, c’est parti comme c’est venu...
N’ayant plus cette gêne je repars de plus belle et me dis, bientôt fini..
Yes…. Super… Arrive le 45 km et là plus que 5km… Yes... C’est bon…. Les cuisses me tirent un peu, faut pas déconner non plus… mais j’ai dépassé la distance du marathon et je tiens le choc… je suis super content… même si pas encore arrivé, ce n’est pas grave….
Et que je suis content de retrouver ces champs. Même si je n’aime pas c’est du plat… je suis content d’être sur du plat….
Et puis, au détour du virage, la ligne d’arrivée…. Et bien je suis trop content et me dit YES… je l’ai fait… J’ai couru plus qu’un marathon….
Je vois l’animateur et lui dit « Je suis là finalement »…. Il me reconnait tout de suite et me demande de raconter ma mésaventure au micro…. Je le fais avec plaisir et remercie l’organisation pour le balisage et la gentillesse des bénévoles….
Après 30 mn et avoir repris mes esprit, même si le dénivelé n’est pas énorme (environ 800 mètres) le circuit est vraiment sympa… Et les champs c’est chiant quand même… Faut pas déconner…. La forêt c’est mieux même si ça monte et ça descend...
Résultat officiel du trial des moulins (en tenant compte de mon départ différé 13h40 au lieu de 13h00)
Position officiel (classement général) : 83/113
Position catégorie : 38/47
Temps officiel : 6h48mn et 10 sec
=> Si pris départ à l'heure comme tout le monde
Position : 61/113
Position catégorie : 30/47
Temps réel (avec départ différé) : 6h11mn 30 sec